La pluie n'a pas découragé plusieurs centaines de Réunionnais à venir se rassembler devant la préfecture à Saint-Denis, ce samedi 8 février. Environ 200 personnes ont répondu à l'appel à manifestation de l'artiste King Tafari contre l'insécurité grandissante sur l'île.
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"Stop à l'insécurité !"
"Nou peu pas rest' dans la peur", alerte l'artiste King Tafari.
Ce rassemblement est à l'initiative de King Tafari, du collectif Les Lions de Bourbon. Une manifestation pour dire stop à la délinquance. Les discours s'enchaînent devant la préfecture.
Il y a des enfants qui ont peur d'aller à l'école par peur de se faire taper, pareil pour nos gramounes qui ont peur d'acheter une baguette !
King Tafari, organisateur de l'événement
Samuel vit dans les hauts de Saint-Paul mais il se devait d'être là : "On est sous la pluie, l'orage, mais nout ti péi va mal, la faute vient de l'Etat, li divise anou", lance le manifestant. Marie Paule se dit "triste, car ça devient dur. On n'est pas en sécurité, tout le monde doit agir pour qu'on retrouve une sérénité", ajoute la gramoune.
Une manifestation pacifiste
Deux semaines après le rassemblement du collectif Stop délinquance rapatriée à La Réunion à Saint-Denis, cette manifestation, placée sous le signe de la paix et de l'unité, se voulait ouverte à tous.
Ecoutez le reportage de Réunion la 1ère :
Un message que relaie Samuel."On se bat entre nous, il faut continuer à être pacifiste, sans violence. Mi trouv ça dommage que nou mett la faute su une seule communauté", pense le manifestant.
Notre combat est contre la délinquance, contre une minorité qui a déconné, un groupe de gens et non les Mahorais. L'Etat lé pas kapab de réprimander, régler la situation !
Samuel, manifestant
Tout le monde à droit à la parole, "nou entend pas zot kozer d'habitude, personne i écoute a zot", affirme King Tafari. Le nombre de manifestants "prouve que le peup' Réyoné lé fatigué de toutes ces injustices, nou na marre!", ajoute l'artiste.
Un appel lancé aux élus
Le collectif demande aux élus réunionnais d'agir face à ces faits de violences en bandes. "Je suis contente de ce rassemblement, les élus nous ont trop lâchés", s'écrie une manifestante.
Le plan anti-bandes présenté par le préfet ne convainc pas les manifestants. "Tout le temps on annonce des mesures mais ça n'avance pas, j'espère que là ça va avancer", souffle l'un d'eux.
King Tafari "donne un mois aux politiques pour agir", dit-il. Il change de ton et exige "qu'ils se bougent pour régler ce problème de violences, sinon le peuple Réunionnais le fera à leur place". L'artiste évoque 'l'immigration des personnes violentes. Ban marmailles là lé livré à zot mèm", déclare King Tafari, en colère. Pour lui, l'Etat français doit prendre ses responsabilités.
La principale revendication reste la délinquance mais la vie chère, les injustices et l'accès au logement ont également été évoqués cet après-midi.