Flambant neuve vue de l'extérieure, la résidence pour personnes âgées Marc Boyer à Saint-Denis, livrée il y a dix mois seulement, est loin d'être remplie malgré les nombreuses demandes de logement en attente.
12 des 45 appartements de l'immeuble restent désespérément vides. La cause ? Des défauts de construction constatés à la livraison, qui ont contraint le bailleur social qui en a la gestion à renoncer à les proposer à la location, étant non conformes au règlement sanitaire départemental.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
"Aucune lumière extérieure"
Stéphane, par exemple, a dû être relogé alors que l'appartement qui lui avait été attribué ne disposait d'aucun éclairage naturel. "Il n'y a aucune lumière extérieure, c'est simplement le couloir. Et je vivais avec la lumière allumée à longueur de temps, jusqu'à ce qu'on me donne un autre appartement", raconte ce retraité.
Chez Samantha, c'est la terrasse qui était dangereuse. "Il n'y avait pas de protection, ça tombait dans le vide. Ils ont fait le nécessaire pour protéger tout ça, mais le carrelage, il n'y a pas de joints, c'est un peu compliqué pour une personne en situation de handicap", note-t-elle.
"L'électricité ne fonctionnait pas"
Pierre, lui, n'avait pas d'électricité dans une partie de l'habitation. "C'est un voisin qui m'a donné une rallonge parce que l'électricité ne fonctionnait pas", explique-t-il.
Et la liste est encore longue : défaut de sécurisation des clôtures extérieures, espaces verts pas entretenus, salle commune pas aménagée, sans lumière ni volet roulant opérationnel...
Une situation dénoncée par la Confédération nationale du logement et son administrateur à La Réunion, Erick Fontaine.
"Pas eu de suivi"
"Comment on a pu construire un immeuble et découvrir à la livraison seulement qu'il y a douze appartements qui ne peuvent pas être loués ? Soit le travail a été mal fait en amont quand les plans ont été déposés, soit il n'y a pas eu de suivi", estime-t-il.
Et d'appeler l'Etat à demander des comptes.
"Il se pose la question des subventions, parce que ces logements ont été financés avec de l'argent public"
Erick Fontaine, administrateur de la Confédération nationale du logement
Une gabegie pointée du doigt, alors que les demandes de logement social en souffrance ont atteint des niveaux inquiétants à La Réunion : 50 000 dossiers sont en attente, dont 7 000 pour des séniors.