Sainte-Rose : la sécheresse fait baisser la production de la centrale électrique, mais pas les questions sur le rejet d'eau douce

L'usine hydroélectrique de Sainte-Rose.
C'est une autre des conséquences de la sécheresse qui touche La Réunion : à Sainte-Rose, la baisse du débit de la rivière de l'Est fait diminuer la production de sa centrale hydroélectrique. Mais pas la polémique sur les rejets d'eau à la mer, ravivée par le maire de la commune.

La sécheresse qui frappe La Réunion en ce début d'année 2025 a de multiples conséquences, que ce soit pour l'irrigation des cultures ou l'alimentation des foyers. Mais elle impacte aussi la production des centrales hydroélectriques, à l'image de celle de la rivière de l'Est à Sainte-Rose.


"La centrale de Sainte-Rose produit en principe 15 % de l'électricité consommée à La Réunion. Mais aujourd'hui, avec cette période de sécheresse exceptionnelle, on est tombé à environ 10 % sur cette centrale" confirme Rémi Ganière, chef du service production chez EDF-SEI.

Regardez le reportage de Réunion la 1ère :

La centrale électrique de Sainte-Rose impactée par la sécheresse

"Pas d'inquiétude pour l'alimentation des Réunionnais"


En descendant du volcan, l'eau déviée au niveau de la Prise des Orgues vers une galerie de 5 km de long, qui remplit ensuite quatre gros réservoirs situés à 800 mètres d'altitude. Une partie est d'ailleurs destinée à l'usage des collectivités territoriales, environ 2 millions de m3 par an. 10 millions de m3 sont également réinjectés dans la rivière chaque année pour le maintien de la vie piscicole dans la rivière. Le reste de cette eau va ensuite alimenter la centrale, où quatre turbines transforment cette énergie en 390 Gigawatts/h par an. 

Forcément, qui dit moins d'eau dit moins d'électricité. Sans conséquences cependant pour les clients d'EDF jusqu'ici. "Il n'y a pas d'inquiétude pour l'alimentation des Réunionnais, puisque d'autres centrales sur l'île sont disponibles, notamment la centrale thermique du Port ou les centrales d'Albioma au Gol et à Bois-Rouge et le photovoltaïque éventuellement qui peuvent pallier ce manque de production hydroélectrique actuel", tempère Rémi Ganière.

Centrale hydroélectrique de Sainte-Rose

"Au secours : une eau à la mer"

En revanche, impossible en l'état de récupérer l'eau qui ressort des turbines et rejoint la mer au niveau de la Marine. 190 millions de mètres cubes chaque année d'une eau impossible à injecter dans les réseaux, ce que le maire de Sainte-Rose a encore qualifié de gaspillage le week-end dernier sur la page Facebook de la commune dans un post intitulé "Au secours : une eau à la mer"


"Au moment où la situation est devenue critique sur Salazie et Saint-André, il est à craindre que ces millions de m3 jetés à la mer sans coupure de façon continue depuis plus de 40 ans finissent par être assimilés à une provocation par nos populations en détresse", déclarait un Michel Vergoz très remonté et réclamant un débat sur le sujet.

Eau saumâtre


"L'eau est turbinée et restituée directement dans le port de Sainte-Rose. Donc elle est mélangée à l'eau de mer et elle est saumâtre et donc ne peut pas être réutilisée en l'état", explique le chef de service production EDF. 


Des installations spécifiques seraient alors nécessaires pour capter cette eau avant son rejet en mer et l'acheminer.


Avec celle de Sainte-Rose, La Réunion compte quatre autres centrales hydroélectriques : Takamaka 1 et 2, Langevin et le Bras-de-la-Plaine.