Social : les cliniques du Groupe les Flamboyants en grève

Les cliniques du Groupe les Flamboyants sont en grève
Une intersyndicale CFTC -FO-CGTR appelle les salariés des cliniques des Tamarins et des Flamboyants à la grève ce jeudi 13 mars dès 6h00 du matin. Un mouvement pour dénoncer un épuisement général des troupes parmi les 950 salariés de ces établissements dédiés à la santé mentale et à la rééducation motrice.

A Saint-Pierre, au Port et à Bras-Panon, ce sera le service minimum obligatoire ce jeudi dans les cliniques du groupe les Flamboyants, préviennent les syndicats. La continuité des soins sera assurée malgré cet appel à une grève « massive ».  L’intersyndicale CFTC - FO - CGTR convie aussi à un rassemblement devant la clinique des Tamarins à Pierrefonds.

Les causes de mécontentement sont multiples : les salariés épuisés sont sous pression et en panne de pouvoir d’achat d'après leurs syndicats.

Le reportage de Réunion La 1ère : 

Piquet de grève des agents du groupe de Santé les Flamboyants. Ils dénoncent un épuisement général. Illustration au Port

 Plus d’équité dans les rémunérations et les primes

Les revendications salariales portent d’abord sur le traitement des salaires de ce qu’on appelle des fonctions support, c’est-à-dire les brancardiers, cuisiniers ou encore les agents d’entretien. L’intersyndicale demande qu’ils soient intégrés à la convention collective de la fédération de l’hospitalisation privée, comme c’est le cas, dans l’ensemble des établissements du secteur hospitalier privé à La Réunion.

Les grilles d’ancienneté, les primes de week-end et de jours fériés, les 13ème mois et primes exceptionnelles doivent évoluer vers une hausse équitable et générale, autre exigence des représentants syndicaux dans leur courrier à la direction.

"Il faut que ce soit un vrai 13ème mois, sans condition pour que nous puissions avoir un peu plus de revenu, un peu plus de pouvoir d'achat pour pouvoir subvenir aux besoins de nos familles" réclame Geroges-Marie Grondin, délégué syndical FO Santé posté devant la clinique du Port. 

 Un épuisement général des effectifs

Les salariés dénoncent également des conditions de travail qui se dégradent. La charge de travail est trop lourde pour des équipes menacées par l’épuisement et la démotivation, insiste l’intersyndicale.

"On a des collègues qui sont absents et il n'y a pas de remplacements systématiques. On nous a imposés un certain nombre de jours d'absence pour avoir un remplacement. Et ça c'est inadmissible parce que les collègues qui sont très professionnels, ils font leur travail mais jusqu'à usure, jusqu'au jour où eux-mêmes se mettent en arrêt maladie" déplore Sabdrine Guidon, secrétaire du CSE du groupe de santé les Flamboyants. 

Un constat qui appelle en conséquence à un renforcement des effectifs, en particulier pour assurer systématiquement les remplacements lors d’absences justifiées.

Les salariés du groupe de santé les Flamboyants dénoncent une dégradation des conditions de travail

Le management des équipes est remis en cause

Dans ce groupe de 950 salariés, l’intersyndicale décrit une vague de démissions liée à la surcharge de travail et au manque d’effectif. L’encadrement serait aussi touché, avec des défections jusque dans le service des Ressources Humaines, un directeur d’exploitation aurait déjà renoncé et deux autres  seraient sur le départ.

 Continuité des soins coûte que coûte 

La direction reste de son côté, à l'écoute des salariés mais sans mettre en péril l'emploi, "le dialogue social est ouvert et continue".

Aujourd'hui, on n'a plus aucune visibilité sur les financements à venir. En 2025, je ne sais pas comment vont être financés nos établissements pour l'activité que l'on a déjà réalisée en 2024. Pour nous, c'est difficile de faire des augmentations de salaires qui ensuite vont venir pénaliser l'emploi puisque l'on sera contraint à réduire nos effectifs

Aude D'abbadie Savalli, directrice générale du groupe de santé les Flamboyants

Si la direction souhaite conserver la qualité de ses soins dans ses six établissements de santé, les syndicats réclament une expertise des comptes. D'après la CFTC, le groupe aurait réalisé plus de 2 millions de bénéfices jusqu'en 2021.