Le retour à la normale n'est encore pas pour tout de suite à Mayotte. Les enseignants auraient du faire leur rentrée administrative ce lundi 13 janvier, avant les élèves la semaine suivante. Mais le retour en classe est finalement repoussé à une date ultérieure, a annoncé la ministre de l'Education nationale Elisabeth Borne.
Pas d'eau ni d'électricité
Certains établissements sont endommagés, l'électricité manque encore par endroits. Les enseignants, eux n'ont pas tous retrouvé de toit. C'est le cas de la Saint-Pierraise Célia Vigneau.
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Enseignante dans un lycée de Mayotte, elle a été évacuée vers la Réunion quelques jours après le passage du cyclone Chido. Elle s'y trouve toujours. "Je n'ai pas de solution d'hébergement à Mayotte actuellement", témoigne-t-elle.
Sa maison a été endommagée par le cyclone et n'est pas habitable pour l'instant. "C'est aussi le cas de beaucoup de mes collègues, qu'ils soient Mahorais ou originaires de métropole. Certains m'ont raconté qu'ils n'avaient pas pu faire de réparations encore, car les matières premières manquent. D'autres n'ont toujours pas d'eau ni d'électricité." Dans ces conditions, difficile d'imaginer reprendre sereinement le travail.
Les écoles transformées en centres d'accueil
D'autant que l'état des établissements scolaires n'est pas forcément meilleur, témoigne Célia. "L'électricité n'est toujours pas revenue dans certains lycées du nord de l'île". Beaucoup de bâtiments scolaires ont servi de centres d'hébergement pendant et après le passage de Chido. "Les gens s'y sont réfugiés car ils n'ont plus de toit. A partir du 31 décembre, certains ont été évacués pour permettre la préparation de la rentrée. Mais où peuvent-ils aller ?" s'insurge la jeune femme. "Bien sûr, c'est essentiel de permettre aux jeunes de retrouver l'éducation. Mais il faut aussi que les gens aient un toit sur la tête".
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Autre motif d'inquiétude pour la jeune femme, les nouveaux défis auxquels sont confrontés ses élèves de première. "Beaucoup d'adolescentes sont déjà mères de famille à 16 ans. Du côté des garçons, certains sont devenus le principal soutien de leur famille depuis le passage de Chido". Et certains élèves sont toujours injoignables, près d'un mois après le passage du cyclone.