Chine, Antarctique, St-Pierre et Miquelon : dans ses livres, elle raconte ses aventures d'urgentiste à travers le monde

En 2022, la médecin urgentiste Claire Lenne publiait Docteur Globe Trotter, un récit de voyage relatant son parcours professionnel à travers le monde. En 2024, elle sortait Tour du monde en blouse blanche, une suite où elle fait état de ses passages en Chine dans une centrale nucléaire, en Antarctique, en Islande sur une croisière de luxe, ou en Amazonie. Et dans son deuxième livre, Claire évoque aussi son aventure à Saint-Pierre et Miquelon.

Une expérience de deux mois au centre hospitalier François Dunand qui a marqué l'urgentiste. "Ça s'est fait un peu avec le bouche à oreille. Je suis tombée au bon moment, ils cherchaient à ce moment-là, ça s'est fait au bon moment", contextualise-t-elle. Arrivée en plein mois de février, elle qui arrive de l'île de la Réunion, a été saisie par le froid de l'hiver. Elle se souvient aussi de son voyage, particulièrement long. "J'ai dû prendre quatre avions pour venir. J'étais boudinée dans mon manteau alors qu'à la Réunion on a juste à enfiler nos tongs."

"Une redécouverte de mon métier"

S'adapter, c'est le fil rouge du parcours de Claire à travers le monde. Forte de ses différentes expériences, elle a su s'accoutumer rapidement aux spécificités de l'archipel. Même si toutefois, elle le reconnaît, vivre son métier à Saint-Pierre et Miquelon n'a rien à avoir avec ce qu'elle a connu ailleurs. "Ce fut une redécouverte de mon métier", explique-t-elle. "Pour un urgentiste, c'est incroyable de travailler avec six entrées par jour."

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Si le fond du travail reste le même, Claire se souvient avoir apprécié la proximité avec ses collègues, mais aussi avec ses patients. "Faire du lien" est un luxe, dans un secteur où d'ordinaire le temps est souvent précieux. "On a le temps de discuter et de s'intéresser. La proximité est très intéressante."

Toutefois, exercer à Saint-Pierre et Miquelon c'est aussi et surtout envoyer des patients se faire soigner au Canada. Une nouvelle fois, s'adapter prend alors tout son sens pour la jeune femme". "Je n'aime pas du tout l'avion", rigole Claire. "Quand je prenais l'avion pour une évacuation, je regardais toujours la météo."

"Des collègues m'ont offert un porte-clé "2027". La date de mon retour."

Toujours en contact avec ses anciens collègues du centre hospitalier, Claire se projette même sur un éventuel retour. Une partie d'une blague est devenue une possibilité sérieuse aujourd'hui. "En fait, des collègues m'ont offert un porte-clé "2027". La date de mon retour dans l'archipel. Au début c'était une blague mais il se pourrait finalement que non. Je suis actuellement enceinte mais c'est un projet qui pourrait me plaire."

En attendant, elle chérit les souvenirs de ses différents périples. Comme lorsqu'elle explique avoir conduit "un tracteur sous -40 degrés en Antarctique." Et c'est d'ailleurs pour cela qu'elle écrit. Pour que les pensées restent et ne s'échappent pas. "J'écrivais beaucoup quand j'étais adolescente. Avec les voyages, j'ai continué. C'est un moyen de garder les souvenirs en les couchant sur le papier."