Le moratoire avait été instauré en 2022 par Pêches et Océans Canada (Ministère du Gouvernement) afin de reconstituer la ressource en harengs dans ce secteur de pêche du Saint-Laurent. Des poissons moins nombreux, de plus en plus petits en taille...impact apparemment non de la surpêche, mais plutôt du réchauffement climatique sur leur nourriture qu'est le plancton selon les spécialistes et sur leur reproduction.
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Malgré ce premier moratoire, aucun signe d'amélioration sur le stock n'aurait été constaté par les scientifiques. D'où la reconduction d'une interdiction de pêche entre 2024 et 2026, même si les pêcheurs canadiens disent voir de plus en plus de harengs.
La "boëte" des pêcheurs français voisins menacée
Or le hareng est l'une des sources alimentaires du thon et de la morue. Et il sert aussi d'appât pour le flétan, le homard ou encore le crabe des neiges. Autant de produits que "chassent" les pêcheurs de l'archipel de Saint-Pierre et Miquelon. Ils constituent leur "boëte" (ou bouette), appât mélange de différents composants, souvent avec du hareng acheté au Canada. Son origine viendrait du breton "boued" (nourriture).
Moins de pêche canadienne peut contribuer à faire monter les prix et donc à impacter la rentabilité de leurs "marées", leurs pêches. Pour Guy Claireaux, de l'Ifremer de Saint-Pierre et Miquelon, il faudra peut-être envisager de faire soi-même sa propre "boëte" avec peut-être aussi d'autres poissons, ou avoir recours à de la "boëte artificielle".
Explications avec le reportage de Claudio Arthur et Jérôme Anger :