Salon de la plongée 2025 : les acteurs des fonds marins se mettent au vert

Le 26eme salon international de plongée se tient en ce moment à Paris, Porte de Versailles.
Le 26ᵉ salon de la plongée, se tient jusqu'au 12 janvier, avec cette année un accent mis sur la préservation des océans. Plusieurs acteurs du secteur, installés en Outre-mer sont présents à Paris, avec l’espoir d’attirer de nouveaux plongeurs, mais aussi de les sensibiliser à la cause environnementale.

Cette année encore plus que les autres, les mers françaises seront au cœur d’un grand plan de protection. Emmanuel Macron a fait de 2025, l'année de la mer en France, avec comme point culminant la troisième conférence des Nations Unies pour l’Océan, à Nice, en juin. C’est en ce sens que le 26ᵉ salon de la plongée qui se tient cette semaine à Paris, Porte de Versailles, a mis l’accent sur la préservation des océans. "Aujourd’hui, il y a une prise de conscience des acteurs du monde de la plongée, estime Guillaume, du club de plongée Alpha, à Grande Anse en Martinique. Le rôle du club de plongée, c'est la formation, mais ça ne se cantonne pas qu’à ça. On est respectueux de l’environnement et on donne du sens sur le fait de devoir respecter, d’avoir un biotope parfait et un écosystème qui est présent."

Guillaume et son collègue, du club de plongée Alpha, à Grande Anse en Martinique.

Dans les allées du salon, le mot respect de l’environnement revient sans cesse dans les discours tenus par les plongeurs aux différents visiteurs qui se présentent en face d’eux. "En tant que plongeur, on a une responsabilité, car on se retrouve dans un milieu ouvert et c’est à nous de faire attention", explique Myriam du club de plongée Le Dodo Palmé de la Réunion. Pour ce faire, l’équipe de cette société a mis en place toute une série d’actions à destination de ses clients. "Au cours de l’année, il y a plusieurs interventions pour sensibiliser les jeunes plongeurs aux profondeurs marines, mais aussi aux ramassages des déchets en mer. On prend un filet et on retire tout ce qui traîne dans l’eau, les bouteilles de plastique, les filets de pêche, etc…. Il ne faut pas oublier que près de 80% de nos déchets se retrouvent en mer" explique-t-elle.

"On n’a pas attendu 2025 pour s’en rendre compte"

Depuis plusieurs années, les climatologues et autres experts alertent aussi sur le réchauffement climatique et la montée des eaux, qui à terme pourrait conduire à la disparition de certaines îles. Les territoires d’Outre-mer, du fait de leurs spécificités structurelles, sont en première ligne. "Nous sommes des petites îles, on voit les effets du réchauffement climatique, donc nous n’avons pas attendu 2025 pour se rendre compte qu’il fallait agir", pousse Laurence Corenthin, responsable croisière et nautisme au sein du comité de tourisme des îles de Guadeloupe. Elle s’explique : "Le comité de tourisme des îles de Guadeloupe fait un travail énorme de promotion pour notre destination, mais nous informons aussi les visiteurs sur notre biodiversité et comment la protéger et sur tout ce qu’on met en œuvre pour la protéger."

La sensibilisation commence dès ici sur ce salon

Laurence Corenthin

En Guadeloupe, beaucoup de plongeurs se sont rapprochés du parc national afin d’avoir un accompagnement sur tout ce qui a trait à l’environnement. "On travaille beaucoup avec eux pour essayer de sensibiliser nos clients sur la protection des fonds marins, éviter de toucher les tortues ou les coraux. […] Beaucoup ne connaissent pas cet environnement, ils pensent qu’ils peuvent toucher à tout, alors que non. Ils peuvent détruire tout un écosystème sans même le savoir. Donc, nous sommes des acteurs importants pour la sensibilisation des fonds marins", souligne Julien Tribollet, du club Anse Caraïbe plongée.

Julien Tribollet, du club Anse Caraïbe plongée sur son stand au salon international de plongée

"Il ne faut pas vendre trop de rêve aux gens"

Les initiatives des clubs de plongée pour préserver l’environnement et tout l’écosystème qui l’entoure sont nombreuses. À Bora Bora, dans l’archipel de la Polynésie française, le club de plongée que représente Amaury travaille en étroite collaboration avec des associations afin de les aider à collecter des données essentielles. "Quand on fait des sorties, si un de nos plongeurs a fait des photos de raie Manta ou léopard, ça peut arriver qu’on les envoie aux associations pour contribuer aux travaux de repérages et d’identification, déclare-t-il. Parfois grâce à ces images, on s’aperçoit qu’on a de nouveaux arrivants ou des espèces qu’on n’avait jamais rencontrées. C’est intéressant".

Amaury du club de plongée de Bora Bora. Ce club collecte des informations pour les associations afin d'avoir des données sur des espèces bien précise de raie.

D’autres plongeurs sont plus pragmatiques et alertent sur le fait que malgré la bonne volonté, "la plongée bio, ça n’existe pas". "Il ne faut pas vendre trop de rêve aux gens, prévient Jean-Christophe Belivier du club les Heures Saines de Guadeloupe. On est une activité qui utilise des bateaux thermiques, pour mettre de l’air comprimé dans une bouteille, il faut une grosse machine, qui est très gourmande en électricité, et nous vivons dans un territoire où fabriquer de l’électricité en grande quantité est extrêmement compliqué".

Jean-Christophe Belivier et sa fille Elina du club de plongée les Heures Saines de Guadeloupe

Les stands de plongée des Outre-mer attirent, néanmoins, énormément sur ce salon, preuve que la richesse océanique ultramarine est très prisée des visiteurs. Reste maintenant à adopter les bons gestes pour la préserver.