Une sénatrice américaine prouve ses origines amérindiennes dans un défi à Trump

Le président américain appelle régulièrement Elizabeth Warren, figure de l'aile gauche de l'opposition, "Pocahontas". Donald Trump l'accuse d'avoir menti sur ses origines pour faire avancer sa carrière en se présentant comme issue d'une minorité.  
  

Un ancêtre amérindien  

Mais, "les faits indiquent que vous avez absolument un ancêtre amérindien dans votre filiation", explique le professeur de l'université de Stanford qui a effectué l'analyse ADN, Carlos Bustamante, dans une vidéo publiée par la sénatrice sur Twitter.
 

My family (including Fox News-watchers) sat together and talked about what they think of @realDonaldTrump’s attacks on our heritage. And yes, a famous geneticist analyzed my DNA and concluded that it contains Native American ancestry. pic.twitter.com/r3SNzP22f8

— Elizabeth Warren (@elizabethforma) 15 octobre 2018

Bien que "la grande majorité" des ancêtres de la sénatrice du Massachusetts soit issue d'Europe, les résultats du test font état "de fortes preuves de l'existence d'ancêtres amérindiens", "remontant à une période comprise entre six et dix générations".
 

"Une blague politique raciste" 

"Je n'aurais jamais pensé que mon histoire familiale puisse faire l'objet d'une blague politique raciste, mais je ne me laisse jamais faire", a-t-elle écrit dans une avalanche de tweets sur ce sujet lundi. Elizabeth Warren se défend également farouchement (voir la vidéo dans le Tweet ci-dessus), grâce à des témoignages de plusieurs employeurs et collègues, d'avoir jamais utilisé ses origines supposées pour être embauchée ou promue.
 

Un million de dollars

En juillet, Donald Trump avait lancé à son adresse : "Je donnerai un million de dollars à ton association caritative préférée si tu passes un test qui montre que t'es indienne".  "Je sens qu'elle va dire non", avait-il ironisé. 
 

Une ONG en faveur des femmes amérindiennes

La sénatrice, 69 ans, a pris le président américain au mot, en désignant une ONG,qui protège les femmes amérindiennes, dont "plus de la moitié ont subi des violences sexuelles", écrit-elle. "Envoyez leur votre chèque de 1 million de dollars, @realDonaldTrump", exhorte Elizabeth Warren sur Twitter. 
 

NIWRC is a nonprofit working to protect Native women from violence. More than half of all Native women have experienced sexual violence, and the majority of violent crimes against Native Americans are perpetrated by non-Natives.

Send them your $1M check, @realDonaldTrump.

— Elizabeth Warren (@elizabethforma) 15 octobre 2018

"Je n'ai jamais dit ça"   

"Je n'ai pas dit ça, vous feriez mieux de relire" les déclarations, a rétorqué Donald Trump à propos du million de dollars, devant des journalistes. Il a balayé les résultats de son test ADN d'un "on s'en fiche", avant de moquer les ambitions présidentielles supposées d'Elizabeth Warren. 

"J'espère qu'elle va se présenter pour être présidente parce que je pense qu'elle serait très facile" à battre, a-t-il affirmé depuis les jardins de la Maison Blanche. "Elle détruirait le pays, elle convertirait notre pays en Venezuela".