Un milliard d'euros pour l'investissement hospitalier en Outre-mer: la ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, et la ministre de la Santé, Marisol Touraine, ont lancé mercredi la "Stratégie santé pour les Outre-mer", un plan spécifique adapté aux difficultés des territoires ultramarins.
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Lutter contre les inégalités de territoires, renforcer la prévention en matière d'obésité, de diabète, de maladies sexuellement transmissibles, améliorer la veille sanitaire et la lutte contre les maladies vectorielles, mieux répondre aux problématiques de vieillissement et d'autonomie: la stratégie de santé pour les Outre-mer, présentée lors du Paris Healthcare Week, salon de la communauté hospitalière et médico-sociale, se décline en 5 axes prioritaires, 22 objectifs et 62 actions pour les mettre en oeuvre.
Une situation sanitaire bien moins avantageuse que celle de la France hexagonale
Les Outre-mer, "s'ils connaissent une situation sanitaire meilleure en comparaison de leurs pays voisins, rencontrent une situation sanitaire bien moins avantageuse dès que celle-ci est comparée à celle de la France hexagonale", a rappelé George Pau-Langevin dans son discours.
"Aux problèmes sanitaires que peut rencontrer le territoire hexagonal, les Outre-mer additionnent ceux qui leur sont propres", a-t-elle insisté, évoquant par exemple des "taux de mortalité infantile et maternelle plus importants que dans l'Hexagone", la présence de "maladies infectieuses transmissibles, vectorielles", comme les épidémies de chikungunya, de dengue et de zika, mais aussi des "dépenses de l'assurance-maladie par habitant inégales au regard des différents territoires" et une "disparité de la médecine libérale qui confère aux pôles hospitaliers un rôle tout à fait central, pour ne pas dire considérable".
"Aux problèmes sanitaires que peut rencontrer le territoire hexagonal, les Outre-mer additionnent ceux qui leur sont propres", a-t-elle insisté, évoquant par exemple des "taux de mortalité infantile et maternelle plus importants que dans l'Hexagone", la présence de "maladies infectieuses transmissibles, vectorielles", comme les épidémies de chikungunya, de dengue et de zika, mais aussi des "dépenses de l'assurance-maladie par habitant inégales au regard des différents territoires" et une "disparité de la médecine libérale qui confère aux pôles hospitaliers un rôle tout à fait central, pour ne pas dire considérable".
Insuffisance du nombre de praticiens
"Outre les problèmes de financements eux-mêmes des hôpitaux, des difficultés sont patentes en termes d'effectifs comme de recrutement: sureffectif du petit personnel et insuffisance du nombre de praticiens", a-t-elle ajouté. Dans le cadre de ce plan santé, "un effort particulier a été mené pour la modernisation des hôpitaux des Outre-mer", a-t-elle précisé lors d'une conférence de presse, soulignant que "quasiment un milliard d'euros d'investissement ont été consacrés à la modernisation des installations", citant par exemple la reconstruction du CHU de Pointe-à-Pitre.
"Une somme inédite et colossale", a souligné Marisol Touraine dans son discours, expliquant avoir été "frappée, choquée même, par l'état de certains établissements", lors de ses déplacements en Outre-mer, où certaines situations "soulèveraient l'indignation générale si elles se déroulaient en métropole".
Manque d'effectif local à Mayotte
A Mayotte, où une grève a mobilisé récemment le personnel hospitalier qui protestait notamment contre le manque d'effectif, des recrutements supplémentaires ont été annoncés (110), a rappelé George Pau-Langevin, mais l'île souffre "d'un problème d'attractivité" et d'un manque d'effectif local, a-t-elle souligné. Face à l'afflux de population comorienne qui vient se faire soigner à Mayotte, elle a souligné la nécessité de travailler, "dans le cadre de la coopération", pour améliorer la situation à Anjouan, notamment en matière de personnel. La Stratégie santé sera "déclinée territoire par territoire", avec des prioritésdéfinies dans des feuilles de route que recevront prochainement les directions des Agences régionales de santé, a précisé George Pau-Langevin.
En 2014, la Cour des Comptes avait publié un rapport sévère sur la santé dans les Outre-Mer, décrivant des "difficultés sanitaires persistantes" pour leurs 2,7 millions d'habitants et des "systèmes de santé à la peine". "Il y avait un rattrapage à effectuer", a dit la ministre des Outre-mer.