Gabriel Attal avait réclamé une enquête administrative après la mort de Nicolas, un jeune collégien guadeloupéen qui s'est suicidé en septembre 2023. Finalement, il n'y aura pas de sanction disciplinaire pour l'ancienne rectrice de l'académie de Versailles. D'après les informations du journal Le Parisien, Charline Avenel, à la tête du rectorat entre 2018 et 2023, a été blanchie suite à l'enquête administrative lancée par l'Inspection générale de l’Éducation, du Sport et de la Recherche (IGESR).
En 2023, alors que les élèves venaient à peine de faire leur rentrée scolaire, la France s'était émue de la mort de Nicolas, un jeune Guadeloupéen de 15 ans, qui s'est donné la mort chez lui, à Poissy (Yvelines). Le jeune adolescent était harcelé par ses camarades. Il venait d'ailleurs d'intégrer un nouvel établissement, à Paris.
"Il y a eu homicide involontaire de la part du rectorat"
Ses parents avaient pourtant averti le personnel de son lycée dès décembre 2022. Face à l'inertie de l'administration, ils avaient menacé de porter plainte si rien n'était fait pour leur fils. En retour, ils avaient reçu des courriers au vitriol de la part de l'académie de Versailles, jugeant leur attitude "inacceptable". Gabriel Attal, alors ministre de l'Éducation nationale, avait estimé que ces lettres étaient une "honte".
"Je regrette de ne pas avoir eu connaissance de ces courriers et de ne pas avoir pu m'assurer qu'on tienne compte de la détresse des familles", avait alors réagi l'ex-rectrice, Charline Avenel. "J'ai validé le principe de courriers adressés aux familles qui menacent les enseignants, précisait-elle. Mais jamais pour des correspondances avec des familles dont les enfants sont victimes de harcèlement."
Une enquête interne avait donc été lancée suite à la mort de Nicolas pour déterminer les responsabilités des uns et des autres. Mais celle-ci n'a rien donné. Lundi, Le Parisien a pris connaissance d'une lettre envoyée par la secrétaire générale du gouvernement à Mme Avenel, désormais en poste au ministère de l'Économie et des Finances, l'informant de la fin de la procédure. "J’atteste par la présente que les faits ayant donné lieu à l’enquête de l’IGESR sur les conditions de traitement du harcèlement scolaire dont faisait l’objet Nicolas N., qui s’est suicidé le 5 septembre 2023, ne donneront lieu à aucune sanction disciplinaire", informe le courrier, selon le quotidien.
Aucune réprobation administrative n'a donc été engagée contre l'ancienne rectrice. "Ce n'est pas possible qu'il n'y ait pas de sanction au niveau administratif, cela montre que l'administration n'est pas capable de se réguler et de protéger les enfants", a réagi auprès de l'AFP Béatrice Le Blay, la mère du jeune homme.
Ce qui ne veut pas dire que l'affaire est enterrée. Au mois de septembre 2024, un an après la mort de l'adolescent, Mme Le Blay avait indiqué vouloir porter plainte contre X, considérant "qu'il y a eu homicide involontaire de la part du rectorat". Contacté par La 1ère, le parquet de Versailles confirme qu'une enquête est toujours en cours pour rechercher les causes du décès de Nicolas.