Le Mondial du tatouage a lieu en ce moment à Paris. 18% des Français étaient tatoués l’an dernier, contre 10% en 2010. Un engouement que l’on constate sur le salon.
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Le Mondial du tatouage a ouvert ses portes vendredi 15 février, à la Grande halle de la Villette à Paris. Cette neuvième édition confirme un engouement croissant : 18% des Français étaient tatoués en 2018 selon une enquête Ipsos pour La Croix, contre 10% en 2010, avec autant de succès chez les hommes que chez les femmes. Les tatoueurs sont de plus en plus sollicités.
"Je dirais qu'on peut vivre assez confortablement en étant tatoueur, ajoute Sophie. Il y a beaucoup plus de demandes, les gens recherchent quelque chose de plus artistique que ce qu'il se faisait il y a dix ans. Aujourd'hui, on recherche beaucoup plus le produit 'custom', pour avoir un effet personnalisé."
Avec sa démocratisation, le tatouage est devenu un marché juteux, ce que déplore Tin-Tin, l'organisateur du Mondial. "Il y a trop de tatoueurs aujourd'hui. Ça marche tellement bien que tout le monde pense qu'il peut être tatoueur. Ça a l'air facile à faire comme ça, donc il y a beaucoup trop d'apprentis sorciers. Ils gagnent plus d'argent que nous puisqu'ils ne paient absolument rien". ll existerait plus de 10 000 studios de tatouages en France aujourd'hui, 4 000 à 5 000 seulement auraient pignon sur rue.
De plus en plus de demandes
Au Mondial, 450 tatoueurs sont à l'œuvre. Fantôme, installé à Paris, semble très occupé avec un client. "Là, j'ai prévu de faire un dos sur trois jours. Un xénomorphe alien d'après Giger [graphiste qui a réalisé le design des créatures des films Alien, ndlr], comme Alban, mon client, est fan depuis tout petit, il voulait absolument avoir ça dans le dos donc je lui en ai fait un beau". Pour réaliser cette œuvre, le tatoueur va y passer 18 heures et le client payer la modique somme de 1 500 euros. "Les gens pensent qu'on est tous riches, mais c'est pas vrai, parce que le prix horaire est divisé entre le tatoueur, l'équipement et le studio", explique Sophie, tatoueuse au Québec depuis douze ans."Je dirais qu'on peut vivre assez confortablement en étant tatoueur, ajoute Sophie. Il y a beaucoup plus de demandes, les gens recherchent quelque chose de plus artistique que ce qu'il se faisait il y a dix ans. Aujourd'hui, on recherche beaucoup plus le produit 'custom', pour avoir un effet personnalisé."
Les profils des tatoués se diversifient
Les tatoueurs se spécialisent dans des styles particuliers. Nombreux sont les visiteurs curieux, en quête d'inspiration, qui observent les tatoueurs exercer leur art en public, sur les clients qui ont préalablement réservé. Les amateurs de tatouage ont aujourd'hui des profils très divers, ce qui impressionne Bebert, tatoueur depuis 1982. "C'est pas une évolution, c'est une révolution. C'est un monde complètement différent de mes débuts. Avant, ça demandait une application plus grande de se faire tatouer parce que c'était beaucoup moins accepté socialement. C'étaient des gens qui étaient un peu plus en marge. Maintenant, des jeunes de bonne famille viennent se faire tatouer."Avec sa démocratisation, le tatouage est devenu un marché juteux, ce que déplore Tin-Tin, l'organisateur du Mondial. "Il y a trop de tatoueurs aujourd'hui. Ça marche tellement bien que tout le monde pense qu'il peut être tatoueur. Ça a l'air facile à faire comme ça, donc il y a beaucoup trop d'apprentis sorciers. Ils gagnent plus d'argent que nous puisqu'ils ne paient absolument rien". ll existerait plus de 10 000 studios de tatouages en France aujourd'hui, 4 000 à 5 000 seulement auraient pignon sur rue.
Reportage de Marion Gauthier