Au cinquième jour de cette nouvelle séquence de discussions bilatérales sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, la délégation de l'Éveil océanien a été reçue par Manuel Valls et son équipe. Milakulo Tukumuli et Veylma Falaeo ont pu présenter leur projet pour le Caillou. La présidente du Congrès de Nouvelle-Calédonie s'est exprimée à l'issue de ce rendez-vous.
Outre-mer la 1ère : Vous avez été reçus pour votre première rencontre bilatérale avec Manuel Valls, quelle a été la teneur de vos échanges avec le ministre ?
Veylma Falaeo : C'est la première bilatérale de l'Éveil océanien avec la délégation que je compose avec Milakulo Tukumuli. Une bilatérale qui s'est passée dans un esprit d'ouverture et de dialogue. Le ministre des Outre-mer était réceptif, nous sommes venus présenter notre vision des choses et la trajectoire de société que nous avons pour la Nouvelle-Calédonie. Une prochaine bilatérale est prévue dimanche matin. L'idée, aujourd'hui, c'était vraiment de partager ce que nous pensions, de présenter aussi la situation actuelle de la Nouvelle-Calédonie et de voir les perspectives d'avenir.
Quelles ont été vos principales revendications ?
Nous avons défendu dès le troisième référendum une vision du "non pas maintenant" pour un "oui partagé plus tard". Il faut tout simplement, pour nous, concilier ces antagonismes, par rapport aux résultats du deuxième référendum où on voit que la Nouvelle-Calédonie est partagée à 50/50 entre les gens qui souhaitent la pleine souveraineté et ceux qui souhaitent le maintien dans la France. Donc c'est un partenariat programmé sur 30 ans, c'est la vision aussi que j'ai portée à l'ONU en octobre 2023. Aujourd'hui, il était important pour nous de la partager avec le ministre des Outre-mer. Beaucoup d'écoute de leur part et je pense que les discussions vont se poursuivre dimanche.
Une trilatérale est-elle envisagée la semaine prochaine ?
Ça reste encore à voir. Le congrès du FLNKS est venu quand même avec un certain nombre de conditions. Nous n'avons pas évoqué cette question pour le moment.
Quelles sont les limites que votre délégation a fixées ? Paris, Nouméa...
On s'adaptera. Il y a un travail qui est important à partir du moment où des discussions ont été faites à Paris. Il faut un retour quand même au niveau des bases. Peut-être qu'il y aura une seconde étape à Nouméa. L'État est en tout cas déterminé à nous accompagner et à nous aider à trouver une issue favorable à tous. Je pense que dans les prochains jours, nous pourrons voir quel sera le projet de l'État suite à la synthèse de l'ensemble des bilatérales.