Rentrée universitaire en temps de Covid : des étudiants ultramarins racontent

Jana, Luka et Caroline font leur rentrée universitaire, malgré l'épidémie de coronavirus.
Port du masque, cours en visio, examens parfois reportés... Pour cause de Covid-19, cette rentrée universitaire s'annonce inédite. Jana, Luka et Caroline sont trois étudiants ultramarins. La première à Toulon, le deuxième à Limoges, la troisième à Caen : ils témoignent.
Jana Wong a débarqué dans l’Hexagone cet été. Après un BTS tourisme au lycée hôtelier de Tahiti, elle a choisi de poursuivre son cursus ici. “Là-bas, ils ne proposaient pas ma filière”. Jana a opté pour une licence professionnelle de tourisme, option géopolitique, tourisme et innovation durable à l’université de Toulon. “J’étais focalisée sur les universités du Sud parce que je suis très frileuse”, sourit la Tahitienne de 19 ans.
 

► Jana, polynésienne : une rentrée rassurante

Tout est donc nouveau pour Jana, mais la jeune femme n’est pas inquiète pour autant. Et ce, même si le contexte sanitaire rend cette rentrée universitaire si particulière… “On n’a pas trop d’informations, mais ça va.” 
Jana a même de quoi être rassurée : sur le site internet de sa fac, “ils ont mis en place un programme de mesures au cas où”. Trois modalités d’enseignement sont envisagées en fonction de la situation sanitaire.  La Tahitienne nous les précise : “phase 1, si tout va bien, tous les cours sont à la fac. Phase 2, la moitié des cours sont en ligne. Si on est confiné, c’est la phase 3 : les cours sont totalement en ligne.”
Or, d’après les échos de ses amis restés à Tahiti, “il n’y a pas du tout ça à l’Université de la Polynésie Française.” Jana est donc plutôt satisfaite et prépare tranquillement sa pré-rentrée au campus de la Garde. Elle aura lieu le vendredi 18 septembre.
 

► Luka, calédonien : jouer malgré les gestes barrière

De son côté, Luka Mavaetau a fait sa rentrée à l’Académie de l’Union, près de Limoges. Le Calédonien de bientôt 23 ans a intégré cette école supérieures d'Art Dramatique l’année dernière sur concours, après trois ans passés au Conservatoire de Tourcoing dans les Hauts-de-France. 
L’apprenti comédien reconnaît que cette rentrée s'effectue dans des conditions particulières : “on a tous dû faire un test la semaine dernière avant la reprise des cours.” Une précaution nécessaire car pour les cours de comédie, “c’est compliqué de jouer avec les masques.”
Il fait partie d’une promo de 17 étudiants qui sont la plupart du temps en autonomie. Pour les cours, cela se passe par demi-groupe. “On a reçu notre emploi du temps et on essaie de reprendre notre activité petit à petit”, explique Luka. 

Le Calédonien a, cela dit, déjà une échéance : les vendredi 18 et samedi 19 septembre, tous les étudiants pourront présenter au public leurs "devoirs de confinement''.  Des "seuls en scènes", créations personnelles qu'ils doivent maintenant justement mettre en scène. 
S’il y a deux dates de représentation, c’est pour cause de Covid, histoire de limiter le monde au théâtre de l’Académie, à Saint-Priest-Taurion.


► Caroline, martiniquaise : soutenance de mémoire en suspens

Pour Caroline, c’est aussi une rentrée particulière à la fac de Caen. Après six mois passés chez elle, à Ducos en Martinique, la jeune femme est de retour en Normandie. Pour le moment, elle n’a pas encore trop fréquenté le campus de la fac. “À Caen, il y a quand même pas mal d’élèves qui se rendent sur place, raconte Caroline, mais moi, je me suis juste rendue à la bibliothèque.”
L’étudiante en biologie-biochimie doit soutenir son mémoire de Master 2 d’ici la fin du mois de septembre. “Mais mis à part la date de remise de mémoire - vendredi 11 septembre ndlr, le jour de ses 24 ans ! -, on n’est sûr de rien, ni de la soutenance, ni des examens supplémentaires.”
Caroline a travaillé sur un sujet qui lui tient à coeur, les éponges de mer, “un groupe taxonomique d’importance de la macrofaune benthique martiniquaise”.

Découvrez le portrait de Caroline Edouard, diffusé dans l'émission LTOM : 
La jeune femme avait quitté Caen juste avant le confinement, pour cause de stage sur son île. Ce dernier a bien eu lieu mais pas sous la forme escomptée : “à cause du Covid, je n’ai pas pu plonger, ni travailler en labo”. Caroline précise : “Je n’ai pas pu faire de prélevements sur les éponges de mer, ça s’est transformé en stage bibliographique avec beaucoup de travail personnel et beaucoup de visio aussi”. Mais Caroline s’estime quand même chanceuse car son stage “a eu lieu”. Tous ses camarades n’ont, quant à eux, pas forcément eu la même chance.