C'est un retour étonnant pour Max Dubois. L'ancien conseiller spécial sous la mandature de Jean-François Carenco au Ministère des Outre-mer est de nouveau nommé rue Oudinot par Manuel Valls. L'homme sera chargé de gérer le dossier sur la vie chère. Connu pour ses positions anti-lobby, c'est dans le contexte de tensions sur la vie chère en Martinique notamment que Max Dubois fait son retour.
Écarté à cause de"pressions"
"Je lutte contre les lobbies depuis des années, racontait l'ancien conseiller juste après avoir été mis dehors du jour au lendemain. Les représentants de ces lobbies publient une lettre et quelques jours après, Jean-François Carenco, m'appelle et me dit 'voilà, tu comprends, peut-être qu'il faudrait que tu démissionnes.' Je lui réponds que je ne vais pas démissionner… si les lobbies demandent ma peau, tu assumes."
Max Dubois est très engagé dans la lutte anti-lobbies. Lors de son éviction, il estimait qu'il existe "quelques groupes industriels et quelques groupes de distribution" qui préemptent toute l'économie dans les territoires d'Outre-mer et "cette situation empêche nos jeunes de trouver des espaces pour vivre et travailler chez eux." Position qu'il a rappelé dans une tribune en mars 2024. Contacté par Outre-mer La 1ère, Max Dubois n'a pas souhaité s'exprimer sur son nouveau rôle, mais précise que sa "mission sur la vie chère" s'étendra sur une durée d'un an à compter du 15 février.
Depuis plusieurs mois, les tensions sont vives en Martinique notamment, au sujet de la vie chère. Des revendications populaires ne cessent de pleuvoir pour demander des comptes au groupe Bernard Hayot. Un sujet que Manuel Valls a considéré dès son entrée au gouvernement. "L'opacité et l'accumulation des marges est au cœur de la cherté de la vie", avait estimé le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, le 22 janvier dernier, avant de cibler directement le groupe GBH en déclarant : "Il y a des groupes très performants, voire un grand groupe très performant, qui joue souvent un rôle d'étouffement de l’économie et du pouvoir d’achat". Le groupe GBH, accusé de contribuer au coût de la vie élevée aux Antilles, a finalement publié ses résultats consolidés de l'exercice 2023, affichant un bénéfice de 227,4 millions d'euros.
Cinq députés européens écologistes ont par ailleurs interpellé la Commission européenne le 31 janvier en demandant l'ouverture d'une enquête sur les pratiques anticoncurrentielles présumées du groupe dans les DROM.