"Les terres rares sont de la compétence de la Polynésie française". Dans un courrier récemment adressé au gouvernement polynésien la Ministre des Outre Mer, George Pau Langevin tranche la question du foncier. Une décision qui pourrait un jour s'appliquer aux terres rares de Wallis et Futuna.
Le courrier de la Ministre George Pau Langevin met fin -provisoirement ou définitivement?- à un débat qui agite les milieux politiques polynésiens depuis plusieurs années. Les terres rares, ces nodules polymétalliques qui accompagnent la "4ème révolution industrielle", celle des nouvelles technologies resteront entre les mains des Polynésiens.
Une manne de milliards d'euros qui gît dans les 5 millions de km2 de fonds marins de la Zone Economique Exclusive de la Polynésie.
Cette décision qui concerne l'immense zone polynésienne pose la question de l'application du même raisonnement aux "terres rares" de Wallis et Futuna.
Pour la première fois l'Etat, par la voix de la Ministre, reconnaît cette compétence en justifiant que ces terres rares "ne font pas partie des matières stratégiques". Et donc qu'elles dépendent des autorités régionales.
Une prise de position qui ne rassure pas Richard Tuheiava qui en 2011, jeune sénateur indépendantiste, avait demandé l'inscription à l'ONU de la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser."On ne nous dit pas qu'à tout moment qu'en vertu de l'article 14 un décret de la France a le pouvoir de déclarer nos terres rares comme des ressources stratégiques" souligne-t-il en concluant "certes, elles ne sont pas stratégiques au mois de novembre mais au mois de décembre elles pourraient l'être"!
Des doutes que Jean-Christophe Bouissou le porte-parole du gouvernement polynésien balaie dune formule "On ne peut pas être plus royaliste que le roi. Dès l'instant où le gouvernement central reconnaît la compétence du pays. Je ne vois pas ce qu'il faut en plus pour cette reconnaissance."
Pour lui, il faut désormais procéder aux études et aux explorations avant exploitation.
L'Etat se repose toujours sur le code minier français. En Nouvelle Calédonie et désormais en Polynésie il ne fait plus autorité.
La Ministre des Outre Mer -lors de sa visite début septembre- a demandé un avis de l'Assemblée territoriale avant de prendre une décision.
Les chefferies des royaumes d'Uvea, d'Alo et de Sigave ont clairement -et très fermement- rappelé leur droit ancestral sur les terres, hors d'eau comme sous l'eau.
Le courrier de la Ministre va-t-il changer sensiblement la donne?
économie
Une manne de milliards d'euros qui gît dans les 5 millions de km2 de fonds marins de la Zone Economique Exclusive de la Polynésie.
Cette décision qui concerne l'immense zone polynésienne pose la question de l'application du même raisonnement aux "terres rares" de Wallis et Futuna.
Terres rares: compétence polynésienne
Le bras-de-fer entre Etat français et Polynésie s'était durci en 2004 avec la promulgation d'une loi où dans son article 14 il était indiqué "seules les autorités de l'Etat sont compétentes dans le champ des matières premières stratégiques".Pour la première fois l'Etat, par la voix de la Ministre, reconnaît cette compétence en justifiant que ces terres rares "ne font pas partie des matières stratégiques". Et donc qu'elles dépendent des autorités régionales.
Une prise de position qui ne rassure pas Richard Tuheiava qui en 2011, jeune sénateur indépendantiste, avait demandé l'inscription à l'ONU de la Polynésie française sur la liste des territoires à décoloniser."On ne nous dit pas qu'à tout moment qu'en vertu de l'article 14 un décret de la France a le pouvoir de déclarer nos terres rares comme des ressources stratégiques" souligne-t-il en concluant "certes, elles ne sont pas stratégiques au mois de novembre mais au mois de décembre elles pourraient l'être"!
Reconnaissance définitive?
Le son de cloche est assez proche chez le Président de l'Assemblée de la Polynésie française "Est-ce que l'Etat est prêt à reconnaître définitivement que c'est de la compétence de la Polynésie française" s'interroge-t-il. Et il ajoute "Je tiens quand même à rappeler qu'en 2010 un rapport de la Communauté européenne considère que "les terres rares sont une matière critique et non plus stratégique".Des doutes que Jean-Christophe Bouissou le porte-parole du gouvernement polynésien balaie dune formule "On ne peut pas être plus royaliste que le roi. Dès l'instant où le gouvernement central reconnaît la compétence du pays. Je ne vois pas ce qu'il faut en plus pour cette reconnaissance."
Pour lui, il faut désormais procéder aux études et aux explorations avant exploitation.
Vers une évolution à Wallis et Futuna?
A Wallis et Futuna, l'exploitation éventuelle des terres rares sous-marines constituent un sujet de conflit.L'Etat se repose toujours sur le code minier français. En Nouvelle Calédonie et désormais en Polynésie il ne fait plus autorité.
La Ministre des Outre Mer -lors de sa visite début septembre- a demandé un avis de l'Assemblée territoriale avant de prendre une décision.
Les chefferies des royaumes d'Uvea, d'Alo et de Sigave ont clairement -et très fermement- rappelé leur droit ancestral sur les terres, hors d'eau comme sous l'eau.
Le courrier de la Ministre va-t-il changer sensiblement la donne?
économie