Au cœur du centre pénitentiaire de Saint-Pierre, l'un des plus petits de France

Prison de Saint-Pierre-et-Miquelon
À Saint-Pierre, la prison est l'une des plus petites de France. Un établissement peu occupé qui a, selon le personnel pénitencier, toute sa place dans le paysage pour maintenir le lien des détenus avec le territoire et leur famille.

Situé en plein centre-ville, le centre pénitentiaire de Saint-Pierre-et-Miquelon est l’une des plus petites prisons de France.

L’établissement compte onze places réparties en cinq cellules et accueille des détenus dont la peine n’excède pas sept ans d’emprisonnement.

Au cœur de la détention

Ici le taux d’occupation est faible : 18 % en 2022, soit deux personnes en moyenne.

Pas de surpopulation, peu de violence également. Sauf contre-indication particulière, les détenus peuvent se déplacer librement dans l’établissement pendant la journée, sauf à l’heure du déjeuner, pour avoir accès aux équipements. Objectif : lutter contre l’isolement. Et cela passe aussi par le rôle des surveillants.

Ici, le surveillant a le temps de connaître les détenus, ça permet de faire baisser la tension. En étant un petit établissement, on sent un effet de confinement alors la connaissance du détenu fait baisser la violence, évite les suicides.

Emmanuel Faignot, capitaine, chef d'établissement

Ces surveillants sont "au cœur de la détention" d'après Emmanuel Faignot. Ils sont six et se relaient jour et nuit, avec parfois des périodes où la prison ne compte aucun détenu. 

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Maintenir le lien

Configuration restreinte des lieux, population variable... difficile pour le centre pénitentiaire de proposer des activités régulières. Hormis les interventions liées à la prévention et les cours dispensés par l’Éducation nationale, les activités pédagogiques ou récréatives sont sporadiques. Mais pour ceux qui y travaillent, cette prison a toute sa place.

Si on les amenait dans l'Hexagone, ce serait beaucoup plus difficile. Il y a quand même 5 000 kilomètres et les gens se retrouveraient coupés de leur famille, ce qui n'est pas le but actuel de l'administration. On essaye de garder ce lien familial au maximum qui est gage de réinsertion.

Emmanuel Faignot, capitaine, chef d'établissement

La Société avec laquelle le lien est peut-être davantage maintenu qu’ailleurs, à l’image de l’hôpital qui se déplace chaque jour pour livrer les repas, ou encore des commerçants chaque semaine pour les denrées achetées par les détenus via leurs familles.

Reportage de Delphine Jeanneau et Aldric Lahiton.

©saintpierreetmiquelon