"Pour moi, elle est éteinte", le témoignage poignant du fils d'une femme touchée par Alzheimer

Alzheimer, une maladie difficile à vivre pour les patients mais aussi pour leurs familles.
Troubles de la mémoire, de la pensée et du comportement, la maladie d'Alzheimer affecte le quotidien des personnes touchées par la maladie mais aussi celui de leurs proches. L'un d'entre eux témoigne.

C'est en 2021 que les premiers signes de la maladie sont apparus. Jeanne vit alors chez elle et grâce aux visites de ses quatre enfants, au service de soins infirmiers à domicile et au concours de l'association Restons chez nous, elle continue de vivre dans un environnement familier, son appartement.

Mais sa santé se dégrade rapidement. Ses enfants ne parviennent plus à concilier leurs vies personnelles et professionnelles avec les allers-retours nécessaires pour prendre soin de leur mère. L'attention de tous les instants nécessaire au regard de l'évolution de la maladie mène à la décision d'installer Jeanne dans l'Unité de Soins Longue Durée au Centre hospitalier François-Dunan.

On n'a pas pu continuer.

Jean-Pierre Desdouets, fils de Jeanne

Alors que dans les premiers temps Jeanne s'adapte bien à son nouveau chez elle, participe aux activités proposées de manière active, s'occupe des autres résidents, elle tombe peu à peu dans un des comportements liés à Alzheimer : la déambulation. Des fugues risquées puisque l'USLD n'est pas un service fermé. Pour sa sécurité, Jeanne reçoit un traitement médicamenteux que la famille qualifie de contention chimique.

Depuis peu elle ne parle pratiquement plus et elle ne participe plus aux conversations. Il y a en partie la maladie, mais du moment où ils ont commencé à injecter, le changement a été radical

Jean-Pierre Desdouets, fils de Jeanne

Un traitement décrié par la famille de Jeanne, mais Rémy Delobel, médecin gériatre au CHFD, précise que "dans les maladies de la mémoire, il n'y a pas de traitement spécifique".

On ne met jamais un traitement comme en psychiatrie, pour que la personne soit complètement fermée et n'ait plus de communication. Au contraire, les traitements sont là pour apaiser, pour permettre de participer à des activités et avoir une vie sociale et relationnelle.

Rémy Delobel, médecin gériatre au CHFD

Si pour éviter les fugues de patients verrouiller ou sécuriser l'accès à l'USLD n'est pas envisagé, une des alternatives possibles pour la sécurité des patients qui déambulent, comme Jeanne, est le niveau moins un de la maison de retraite. Un service qui doit être rénové prochainement.

Le reportage Linda Saci et Élise Marné

©saintpierreetmiquelon

Pour faire le point sur ce sujet Patrick Lambruschini, directeur du centre hospitalier François-Dunan, était l'invité du journal de 20 heures mardi 26 septembre présenté par Flavie Bry. Parmi les thèmes abordés figurent l'accompagnement psychologique du patient et de la famille, la construction d'un nouvel EHPAD ou encore les travaux de modernisation et d'humanisation de la maison de retraite.

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