L'émotion était palpable ce mardi au tribunal de Saint-Pierre. Un homme était jugé pour homicide involontaire, après avoir provoqué - au volant de sa voiture - la mort d'une fille de deux ans et demi l'été dernier sur la route de Miquelon-Langlade.
Une tragédie, d'abord pour les parents. En prenant la parole, le père précise que c'est aujourd'hui la sainte Louise, "le prénom de sa fille disparue".
La vitesse non mise en cause
A la barre, un quadragénaire, lui aussi rongé par l'émotion. "Il ne se passe pas un jour sans que j'y pense" affirme-t-il dans une lettre qu'il lit aux parents. C'est la première fois qu'il rentre en contact avec eux, ce qui lui est d'ailleurs reproché.
Dans cet accident, la vitesse n'est pas mise en cause : le prévenu roule à 70 km/h, sur une route limitée à 80. Il déclare "avoir vu la petite fille très tard. Elle était probablement assise au bord de la route, avant de se lever et de la traverser. Elle a échappé à la vigilance de ses parents".
Le prévenu risque un an d'emprisonnement avec sursis
La discussion porte d'ailleurs sur le temps mis par la petite fille pour traverser cette route et sur la vitesse de freinage. Le prévenu aurait-il pu l'éviter ? "Peut-être" répondent la procureure et les parties civiles, s'il avait été plus attentif, et s'il avait ralenti en aperçevant des gens sur le bas-côté.
Il ne se passe pas un jour sans que j'y pense
Des arguments contrés par l'avocat de la défense, Me Alexandre Boissière, qui soutient que l'accident n'était pas prévisible. Selon lui, cette faute ne relève pas du pénal et plaide la relaxe de son client.
Isabelle Arnal, la procureure, a recueilli un an d'emprisonnement avec sursis. Les quatres parties civiles, elles, demandent des sommes importantes en réparation du préjudice. Le délibéré sera rendu le 12 avril prochain.
Les précisions de Martine Briand.
Martine Briand au tribunal de Saint-Pierre
Maître Alexandre Boissière, avocat de la défense
Maître Patrick Tabet, avocat des parties civiles