La taxe foncière a-t-elle vraiment connu une hausse spectaculaire en 2024 à La Réunion ?

Taxe foncière 2024 : Une hausse bien moins forte que les redevables ne le ressentent.
Les propriétaires de biens immobiliers doivent payer leur taxe foncière avant le 15 octobre. Ceux qui procèdent à leur règlement en ligne ont cinq jours de plus. 269 000 avis de taxe ont été édités cette année pour le département. Selon la Direction Régionale des Finances Publiques (DRFiP), il n’y a pas d’énormes hausses.

En pleine campagne de recouvrement de la taxe foncière auprès des propriétaires, vous avez peut-être entendu certains redevables réunionnais dénoncer dans les médias locaux des hausses démesurées.

Pourtant, selon les services de recouvrement des impôts, il n’y a pas de cas de "doublement" de la note. En tout cas, pas sans changement de situation notable du bien concerné ou de son propriétaire.

Des taux communaux très stables par rapport à 2023

"Il y a une grande stabilité des taux communaux, votés par les communes. Le plus faible est à 29% aux Avirons, le plus élevé à 72% à Saint-Louis", ce qui reste assez proche des taux de l’an dernier, selon Franciane Mourgapamodely.

La Directrice régionale adjointe des Finances Publiques précise que ces taux s’appliquent à une valeur locative elle-même actualisée chaque année et en hausse d’un pour-cent en 2024, (plus précisément 1,039%).


Cette revalorisation est en rapport avec l'inflation car établie "au moyen de l’indice des prix publié par l’INSEE et facilement consultable par les contribuables", justifie-t-elle.

3,9% d'augmentation en moyenne (hors taxes annexes) 

Cumulées, ces deux strates de hausses aboutissent à une augmentation moyenne des montants à payer de 3,9% à La Réunion.

S'y ajoutent la taxe GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et à la prévention des inondations), la Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) et la Taxe Spéciale d’équipement.

Le total n’est donc pas négligeable. Il ne faut pas oublier que pour les ménages cela vient par-dessus tous les autres effets de l’inflation.

Chacun peut observer sur son avis de taxation, la comparaison précise avec les montants 2023

Franciane Mourgapamodely, directrice régionale adjointe des Finances Publiques

Le sentiment d’une hausse de la pression fiscale peut donc être réel, mais pour les agents des impôts, parler d’augmentations de 50% - ou de doublement - relève de l’exagération.

Toute forte hausse a son explication

Selon Franciane Mourgapamodely, qui est aussi directrice du pôle contrôle, sécurité et recouvrement, toute augmentation significative doit s’analyser, "ce n’est pas une situation normale".

Dans pareil cas, elle suggère qu’il y a forcément eu des modifications sur le bien immobilier lui-même, souvent des agrandissements. Les travaux peuvent avoir été récemment déclarés ou seulement pris en compte cette année.

Si toutefois ce n’est pas le cas, les Finances Publiques se déclarent à l’écoute de toutes les contestations. En précisant bien que ces requêtes ne dispensent pas du paiement dans les temps ou a minima d'une demande d'aménagement. Si le contribuable obtient gain de cause, il est alors remboursé.

En revanche, s’il s’est exonéré tout seul du paiement, il sera sanctionné de la fameuse pénalité de 10%.