De la danse, et du théâtre. La compagnie Lantouraz, habituée de la Cité des Arts, prépare son prochain spectacle et se met en configuration "hors les murs".
La vraie création de "Pil/Efas (pièce de marché)" aura lieu en décembre, sur le marché des Camélias. En attendant, les comédiens procèdent à leurs premières répétitions sur site. Des instants surprenants pour les visiteurs.
Tout commence par une parade chorégraphiée
En suivant leur metteuse en scène, qui tire un haut-parleur sur un petit chariot, comédiens et danseurs signalent leur présence aux visiteurs du marché. Il va se passer quelque chose d’inhabituel.
Réparties dans tout le marché, huit mini-scènes sont autant de petits lieux de représentation. Chacun de ces espaces a son propre décor, fabriqué spécialement.
Guillaume Lung-Tung sera derrière une "saïgonnaise", une petite remorque "originale mais vieillie, pour faire plus dans son jus", s’amuse-t-il.
Sur son stand, il va raconter l’histoire d'un vendeur d'autrefois, perdu entre tradition familiale et identité de genre. Pas facile d’exprimer le conflit intérieur de son personnage quand, derrière lui, un forain cherche comme d’habitude à attirer ses clients en criant le tarif de ses carottes péi.
Les commerçants aussi ont de la voix
"Bah c'est ça qui est bien ! s’enthousiasme le jeune homme, le marché c'est quelque chose qui vit. Et c'est comme si on rentrait un petit peu dans la tête de mon personnage, vendeur aussi".
Chloé Lavaud-Almar a imaginé et met en scène ce spectacle multi-scénique.
Les spectateurs peuvent choisir le nombre d’actes qu’ils veulent voir. Chacun dure environ dix minutes. Pour y assister, il faut se déplacer d’un mini-théâtre à l’autre.
Recherche d'interactions avec les spectateurs
L’objectif est de créer le plus de liens possible avec ce public. Et presque de faire corps avec lui.
"L’adaptabilité c’est le maître-mot, explique la cheffe de troupe, il faut composer avec les gens, leurs allées et leurs venues".
Pourtant, un marché forain n’est pas le meilleur des terrains. Attention aux entorses.
On n’est pas sur des planches !
"Y’a le sol qui n'est pas forcément droit pour les danseurs. Après on a quand même travaillé à ce que ce soit très poreux, comme type de forme théâtrale. Pour faire participer le public", poursuit la chorégraphe.
Le marché des Camélias, pour commencer
Le spectacle dans sa version complètement aboutie sera à voir à partir de décembre sur plusieurs marchés de la CINOR.
Il est aussi déjà programmé pour le prochain Leu Tempo Festival, en mai 2025.
Une production de la Cie Lantouraz
Co-production : Le séchoir, Théâtre vladimir Canter, Théâtre du Luc Donat
Soutien : Cité des Arts, Au bout du Plongeoir, Théâtre des Sables
Partenaires : La DACOI, Conseil départemental de La Réunion, SACD-Beaumarchais.