Samedi soir le gymnase Cotur du Port a vibré au son des encouragements de part et d'autres du ring du Gala de boxe libre de la World Phoenix Organisation.
Une première édition qui a souhaité réunir les pratiquants de plusieurs disciplines sur le même ring. "Un dérivé du MMA", décrit Samuel Andoche, président de la World Phoenix Organisation.
La boxe libre, c'est "une pratique multi-discipline où toutes les disciplines peuvent s'affronter en respectant certaines limites : pas de coup de coude, pas de frappe au sol", résume-t-il.
Regarder le reportage de Réunion La 1ère :
Sélection rigoureuse
Après plusieurs rigoureuses épreuves physiques et mentales (pompes, course de 10km, travail en cage, entraînement fractionné...) sur cinq journées de sélection, étalées sur plusieurs semaines, deux équipes ont été formées en retenant uniquement les meilleurs.
Au total, 10 combats pro et semi-pro étaient à l'affiche du gala, mêlant autant des pratiquants de muay thai, karaté, MMA, ju-jitsu, mais aussi des "combattants issus de la rue qui n'ont jamais été conviés à un plateau ni cadrés", précisait samedi Samuel Andoche, invité du JT de Réunion La 1ère.
"Plus vif, plus traître !"
A la clé, une ceinture mondiale et une ceinture intercontinentale pour les combattants pro ainsi qu'une prime de 8 000 euros à partager.
Damien Tafiki, un des combattants, victorieux ce samedi face à Kenny Cerveaux, est satisfait : "le game plan a été respecté". "On avait une petite pression mais une très bonne pression, il fallait être efficace. Na trois fois trois minutes pou raler : plus vif, plus traître comme i dit !" rigole-t-il.
Le coach de l'équipe, Eric Rivière lui, se félicite : "C'était le moment où il fallait faire la différence, et on a fait la différence. Les informations qu'on donne aux élèves sont passées, ils ont écouté, et c'est comme ça qu'on gagne", lâche-t-il.
"Ascenseur émotionnel"
Dans l'équipe adverse, le coach Eric Lerusse reconnaît la défaite, à un combat près. "On perd le premier combat, on enchaîne deux ou trois victoires, on reperd... C'était l'ascenseur émotionnel", commente-t-il.
"Sur le dernier combat où on perd les 8 000 euros, en face c'était un gars du MMA, nous on avait un gars de la boxe thaï. On avait mis en place une stratégie mais en face c'était trop rapide, du coup il a gagné sur son game plan, c'est comme ça", poursuit-il.
Il retient de ce mois consacré aux entraînements avec son équipe, la "super organisation, un super concept".
Jean Jeff Rosiere champion intercontinental
La ceinture intercontinentale elle, est repartie avec le Mauricien Jean Jeff Rosiere, qui a affronté l'organisateur, Samuel Andoche.
"Je suis super content. (...) Ce sont les fruits d'un dur travail, avec la famille derrière. L'organisation est super"
Jean Jeff Rosiere, combattant mauricien
Samuel Andoche lui, ne devait pas figurer parmi les combattants ce samedi, mais a dû remplacer au pied levé un des boxeurs après une annulation de dernière minute. Mais le combat s'est déroulé en partie au sol, au détriment du Réunionnais qui n'en avait pas l'habitude. "Le combat té compliqué quand li la compris que le sol c'était pas mon domaine. (...) Même à l'entraînement ma la jamais fait le sol, lé très technique, très dur", raconte Samuel Andoche.
Logan Andoche champion du monde
Enfin, c'est Logan Andoche, le frère de Samuel Andoche qui a remporté la ceinture mondiale, au terme d'un combat face au Mauricien Kheiladh Pholauree. Une "vengeance" en quelque sorte dit-il. "Mi va toujours met' KO mon ban' adversaires. Malheureusement mon frère la perde, mais c'est une première aussi pou li", commente-t-il.
Logan Andoche est toutefois satisfait : "Deuxième fois champion du monde, i fait a moin plaisir !"