Une population réunionnaise de plus en plus active mais en manque d'emplois

L'insee publie son étude sur l'évolution de l'activité, de l'emploi et du chômage à La Réunion entre 2006 et 2011. Malgré l'augmentation de la population active, l'activité reste trop faible...surtout dans l'Est du département.
En 2011 à La Réunion, 287 000 personnes de 25 à 54 ans se déclarent actives lors du recensement de population, c’est-à-dire qu’elles occupent un emploi ou en recherchent un. Cette classe d’âge constitue le « noyau dur » de la population active. Elle a augmenté de 9,6 % entre 2006 et 2011, soit deux fois plus vite que la population du même âge (+ 4,7 %).
 
Malgré cette forte croissance de la population active, les taux d’activité restent très faibles à La Réunion : 82,8 % des 25-54 ans sont actifs, contre 90,4 % en France métropolitaine. C’est dans la microrégion Est que le taux d’activité des 25-54 ans est le plus faible en 2011 (78,5 %).
 
L'emploi augmente, mais insuffisamment au regard de la population active
 
Entre 2006 et 2011, le nombre d’emplois augmente rapidement à La Réunion : + 8,3 % contre + 1,9 % en métropole. Ce rythme est néanmoins insuffisant pour absorber la population supplémentaire entrant sur le marché du travail et par conséquent pour résorber le chômage. La croissance de l’emploi ralentit nettement sur la période 2006-2011 (+ 1,6 % en moyenne annuelle) par rapport à la période 1999-2006 (+ 3,6 % par an).
Par microrégion, l’emploi progresse fortement à l’Est et au Sud (+ 11 %). Depuis 2006, l’Est a bénéficié notamment de la mise en place de la zone franche urbaine s’étendant de Saint-André à Saint-Benoît.
 
La construction en berne, l’industrie, le commerce et les services résistent
 
Par grands secteurs d’activité, l’emploi recule de 2,2 % dans la construction entre 2006 et 2011 à La Réunion. Il augmente de 7,0 % sur la même période en France métropolitaine. La refonte des dispositifs de défiscalisation sur le logement ou la fin de grands chantiers peuvent expliquer ce recul, plus marqué
au Nord et à l’Ouest.
 
L’emploi dans l’industrie poursuit sa progression à La Réunion avec un gain de 9,4 % entre 2006 et 2011. Le poids de l’industrie demeure néanmoins faible à La Réunion avec 7 % des emplois en 2011 (13 % en métropole). Seule la région Nord perd des emplois dans ce secteur depuis 2006. Dans l’Ouest en revanche, l’industrie continue à se développer et assure désormais 9,3 % des emplois sur ce territoire.
 
Entre 2006 et 2011, le secteur « Commerce, transports, services divers » est le plus dynamique avec une hausse du nombre d’emplois de 11,4 %. Les régions Est et Sud, qui étaient le plus en retard dans ce secteur en 2006, sont celles qui progressent le plus.
 
Enfin, le secteur « Administration publique, enseignement, santé, action sociale » reste prépondérant sur l’île, avec une part stable par rapport à 2006 de 42,7 % de l’emploi total, contre 31,0 % en France métropolitaine.
 
Les emplois créés sont plus qualifiés
 
La part de cadres et professions intellectuelles supérieures parmi les actifs de 25 à 54 ans ayant déjà travaillé reste faible à La Réunion, avec seulement 8,1 % des actifs contre 16,4 % en France métropolitaine. Leur nombre augmente toutefois de 14,4 % entre 2006 et 2011 (+ 8,7 % en métropole). La microrégion Nord est la mieux dotée (11,4 % de cadres) alors qu’à l’Est les cadres ne représentent que 4,9 % des actifs. Le nombre de professions intermédiaires augmente comme les cadres (+ 14,5 %).
 
La plus forte progression revient aux artisans, commerçants et chefs d’entreprise dont le nombre augmente de 17,3 % entre 2006 et 2011, probablement sous l’impulsion du régime d’auto-entrepreneur.
La part des employés et des ouvriers diminue, de respectivement – 0,6 point et – 0,7 point. Elle reste cependant à un niveau élevé avec 36,8 % des actifs employés, et 26,2 % d’ouvriers (respectivement 28,1 % et 22,4 % en métropole).
 
Forte hausse du chômage, particulièrement dans l’Ouest
 
Sur l’ensemble de La Réunion, le chômage déclaré au recensement de la population touche 32,6 % des actifs de 25 à 54 ans en 2011, contre 10,6 % en France métropolitaine. Le Sud reste la région la plus touchée (36,3 %).