Réunionnais du Monde : une Australo-Réunionnaise sur le barachois le 20 Desamb

Installée en Australie depuis 5 ans, Marie-Muriel Toulcanon y enseigne le français mais aussi le Séga et le Maloya. La Sainte-Suzannoise sera de retour dans son île le 15 Décembre pour défiler le 20 sur le Barachois avec l’école Beleza Samba School de Perth.
« Aujourd’hui, j’ai la double nationalité mais je me sens plus réunionnaise que jamais », Marie-Muriel Toulcanon, originaire de Sainte-Suzanne, vit à Perth en Australie depuis 5 ans. Cette grande ville située sur la côte ouest de l’île-continent accueille depuis 20 ans des étudiants originaires de La Réunion. Comme Marie-Muriel, ils choisissent cette destination pour apprendre l’anglais et : « changer d’air ».

Forte d’un master Interculturalité de l’université de La Réunion, elle s’est lancée dans cette aventure sans arrière pensée. Aujourd’hui, parfaitement intégrée à ce nouvel environnement, elle partage sa culture avec les Australiens : « je me suis fait ma place peu à peu, et aujourd’hui je fais un Doctorat sur le Maloya à la Western Australia Academy of Performing Arts (WAAPA). J’enseigne le Maloya et le Séga dans une école de danse, Juan Rando Dance Academy ».
Cet investissement, physique et intellectuel, n’est pas vain. Marie-Muriel Toulcanon confie à Réunionnais du Monde qu'elle a pris conscience des opportunités offertes par la ville de Perth : « Promouvoir la culture réunionnaise à travers la danse est mon but maintenant que j’ai mis un pied dans l’une des plus grandes académies d’Arts en Australie et de renommée internationale. Ce serait bien d’avoir un écrit formel en anglais sur le Maloya puisque chaque année l’Australie accueille des artistes réunionnais dans ces festivals ».
 
Sur le Barachois avec sa troupe de danseurs australiens

En récompense de ce travail essentiel, loin des siens et de son île, l     a belle danseuse de l’Est, sera de retour sur ses terres le 15 Décembre 2014 avec l’école Beleza Samba Scool de Perth pour diriger un atelier samba/malamba et défiler sur le barachois le 20 Desamb : «  c’est avec une grande fierté et respect pour mes ancêtres ».
 
Malgré la distance et ses obligations, Marie-Muriel Toulcanon reste informée de la situation économique sur son île : « J’ai l’impression que la situation empire de jour en jour. Le chômage touche tout le monde, jeunes et moins jeunes. C’est dommage car je pense que La Réunion a un grand potentiel inexploité », forte de son parcours et son expérience, elle insiste : « Il faut que les jeunes Réunionnais se prennent en main. Il faut bien sûr se renseigner avant de se lancer, prendre des informations à droite, à gauche, mais voyager est une chance ».
En attendant de retrouver le goût et les odeurs de son enfance, la danseuse se console en regardant les flamboyants, les bougainvilliers et les filaos qui décorent sa nouvelle ville.