Affaire des emplois présumés fictifs de la Région : Didier Robert de retour devant les juges ce lundi 15 avril

Procès de Didier Robert
Didier Robert ainsi que plusieurs de ses ex-collaborateurs sont à la barre du tribunal correctionnel à compter de ce lundi 15 avril. C'est la troisième fois que l'ancien président de Région est appelé à s'expliquer sur l'embauche d'une vingtaine de personnes au sein de son cabinet sur la période 2016-2019. La Chambre régionale des comptes avait dans un rapport en 2021 pointé du doigt ces embauches manquant de transparence.

"Je conteste les faits de la manière la plus ferme ", ce sont les premiers mots de Didier Robert à la barre du tribunal correctionnel de Saint-Denis où il est convoqué ce lundi 15 avril et pour la troisième fois, pour des faits de détournement de biens publics et de prise illégale d’intérêt.

        

Huits emplois présumés fictifs

Plusieurs de ses ex-collaborateurs sont également convoqués devant la justice, dix autres prévenus qui sont jugés pour complicité et recel. Parmi eux, Jean-Louis Lagourgue, Sabrina Ramin, Yves Ferrière qui ont aussi contesté les faits.

Entre 2016 et 2019, Didier Robert aurait eu recours à un nombre anormalement élevé d’embauches, au sein de son cabinet, des emplois qualifiés par la Chambre Régionale des Comptes "d'emplois de complaisance".

        

Premier jour de procès

Après une matinée marquée par les interventions des avocats de la Défense sur plusieurs points de procédure, l'après-midi a été marqué par l’audition du commandant M., le directeur d’enquête issu de l'Office Central de Lutte contre la Corruption et les infractions financières et fiscales. L’enquêteur est revenu sur les responsabilités de chacun des prévenus travaillant à l’époque pour le cabinet de Didier Robert.

(Re)voyez le compte-rendu de cette première journée au Palais de justice :

Compte-rendu du premier jour d'audience

En cinq ans d’activité, la conseillère Sabrina Ramin n’a pu justifier que de la réalisation d’un seul questionnaire, alors qu’elle aurait perçu un total de 190 000 euros. En charge, sur le papier, des "grands projets de mobilité" dans l’île, Yves Ferriere, proche de Jean Louis Lagourgue, a également eu du mal à convaincre les enquêteurs sur la matérialité de ses missions.

Plus cocasse, le cas du prévenu Jean Charles Maroudé. Lui ne disposait pas de téléphone, ni d'ordinateur ou de voiture pour ses missions et il n’envoyait jamais de mails… puisqu’il a expliqué qu’il ne savait pas le faire ! Alfred Ablancourt aurait quant à lui perçu près de 5 000€ pour de "simples taches de secrétariat".

Des missions difficilement quantifiables, pour des salaires très confortables... Voilà ce qu’il ressort du dossier d’enquête.

Plusieurs autres suspects n’ont finalement pas été inquiétés au sein de ce cabinet dirigé à l’époque par Vincent Bègue, également à la barre du tribunal, tout comme l’ancien maire et sénateur Jean Louis Lagourgue qui aurait signé certains de ces contrats. Aucun d’eux n’a souhaité s’exprimer. Il en est de même pour Didier Robert.

         

L'audition des témoins prévue mardi

Le procès doit logiquement durer trois jours, mais le président du tribunal n’écarte pas l’hypothèse qu'il se poursuive une journée de plus au regard du dossier et du nombre de prévenus et de témoins cités. Ce mardi, les débats se poursuivent avec l’audition des autres témoins.