La Grande Glorieuse bientôt classée réserve naturelle

Emmanuel Macron, premier président Français sur les îles éparses, entouré de scientifiques et de la préfète des TAAF
Emmanuel Macron, premier président français à poser le pied sur les Glorieuses est resté sur place pendant au moins 2 heures. Il annoncé le classement en 2020 d'une de ces îles éparses en réserve naturelle 
C'était une visite très attendue en plein débat sur les conséquences du réchauffement climatique et l'avenir de la biodiversité. Emmanuel Macron a pu découvrir ce mercredi matin les îles Glorieuses, un minuscule territoire français de 7 km². L'archipel des Glorieuses est situé au nord-est du canal du Mozambique, à 253 km au nord-est de Mayotte et à 222 km de Nosy-Be (Madagascar). 

L'île principale, la "Grande Glorieuse" mesure 3 kilomètres de diamètre. L'ilot du Lys situé à onze kilomètres, mesure 600 mètres de diamètre. Pour la petite histoire, l'île du Lys avait été photographié de l'espace en 2017 par Thomas Pesquet qui l'avait décrit comme "l'île déserte parfaite" . 
Au nord-ouest de Madagascar, l'archipel des Glorieuses
Le président de la République a pu se promener sur la plage de sable blanc aux eaux translucides mais interdites à la baignade. Une balade d'une vingtaine de minutes. Emmanuel Macron, chemise blanche et lunettes noires a pu également partager un déjeuner avec les militaires: boudin et vin blanc au menu. Ambiance conviviale...Il n'en fallait pas plus aux légionnaires pour entonner le traditionnel "Tiens voilà du boudin"! 

Le chef de l'Etat a aussi oblitéré des enveloppes avec le cachet des TAAF et signé plusieurs séries d'enveloppes pour les légionnaires. 

Les premières images et les premières déclarations du président de la République aux Glorieuses: 
 
©reunion
Il n'y a pas de population autochtone aux Glorieuses. Des détachements militaires de quatorze soldats s'y succèdent en moyenne tous les 45 jours pour assurer la souveraineté de la France. Un gendarme -en provenance de La Réunion-  est également présent en permanence. Le rôle du gendarme est de s'assurer notamment que le Parc Naturel Marin des Glorieuses, créé en 2012, reste préservé et à l'abri de toute autre présence humaine.

Ce mercredi, Emmanuel Macron a pu rencontrer le seul représentant de la gendarmerie nationale présent sur les Glorieuses: "ah c'est vous le gendarme", a t'il dit en rigolant devant Evelyne Decorps, la préfète des TAAF (Terres australes et antarctiques françaises) et des scientifiques invités à présenter leurs recherches. 

Le président de La République a rappelé la place des Glorieuses dans l'ensemble national: "Ici c'est la France  c'est notre fierté notre richesse . Ce n'est pas une idée creuse. Les scientifiques et militaires qui sont là le rappellent. La France est un pays archipel un pays monde . On porte une conscience universelle. On n'est pas là pour s'amuser mais pour bâtir. L'avenir de la planète. Ce que nous préservons ici aura des conséquences sur les littoraux y compris dans l'hexagone".

En mai dernier, les présidents malgache Andry Rajoelina et français Emmanuel Macron avaient indiqué qu’ils allaient reprendre les discussions sur les îles éparses, par la mise en place d’une commission mixte, afin d’aboutir à une solution consensuelle d’ici juin 2020, date du 60ème anniversaire de l’indépendance de Madagascar. 

Interrogé ce mercredi sur la souveraineté de ces îles et les revendications de Madagascar, le chef de l'Etat a rappelé ses objectifs: " Je souhaite que les îles Eparses fassent l’objet d’un traitement commun avec Madagascar dans une perspective de développement durable. Le modèle de développement malgache ne peut pas être antagoniste avec la prise de conscience qui est la nôtre sur les enjeux de développement climatique. Nous sommes face à un risque de nouvelle extinction de masse. La communauté scientifique nous a réveillés. À la lumière du rapport de l’IPBES, nous avons signé la charte de la biodiversité et j’ai pris des engagements au nom de la France. Dans le cadre de cette ambition, nous avons décidé le classement en réserve naturelle nationale de la Grande Glorieuse. L’ensemble des Éparses a aussi vocation à l’être.
Ce qui est bon pour nos territoires est bon pour nos partenaires."

Je veux résolument au niveau mondial pousser l’enjeu de la biodiversité. Quand on fait disparaître des capacités à vivre, on génère des flux migratoires. Nous sommes la deuxième puissance maritime. Nous n’avons pas su exploiter pleinement, geopolitiquement, ce trésor. La France a une carte à jouer en la matière. Cela doit nous permettre de poser les nouvelles frontières de demain. La France est prête à s’engager. Vis-à-vis de nos partenaires dans l’océan Indien, la présence et la souveraineté française ont permis d’éviter l’exploitation prédatrice des mers. Nous devons réussir à les engager dans un agenda commun. La France peut être un partenaire plutôt qu’un rival".


Les Glorieuses accueillent dans leurs eaux plus de 2 900 espèces marines, dont une forte proportion inscrite comme en danger critique d’extinction sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), comme les holothuries (concombres de mer), les requins citron, les requins pointe noire ou les requins pointe blanche.