A l'Entre-Deux, les restes des élèves à la cantine font le compost des agriculteurs

A l'Entre-Deux, le programme biodéchets lutte contre le gaspillage alimentaire et permet aussi la production d'un engrais de qualité.
A l'Entre-Deux, le programme biodéchets récupère les restes des repas dans les cantines des écoles de la commune, pour les transformer en compost. Les agriculteurs bénéficient ainsi d'amendements pour leurs productions. La boucle est bouclée !

Ce qu'ils n'ont pas mangé ce midi ne sera pas totalement perdu : les restes des élèves de l'école de la Mare, à l'Entre-Deux, entament une seconde vie après le repas à la cantine. 

Alors une fois la satiété atteinte, direction la table de tri installée dans la cantine. Là, plusieurs poubelles accueillent les restes : une pour les féculents et le riz, une autre pour les crudités... Et il y a aussi "la table de rab, pour les desserts qu'on a pas commencés", nous explique Mélody, élève de CM2 à l'école de la Mare. 

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Le traitement des déchets alimentaires à l’Entre Deux

Un programme du gaspillage au compostage 

Cette action fait partie du programme biodéchets, mis en place sur la commune de l'Entre-Deux pour trouver des solutions autour du gaspillage alimentaire.

"C'est un programme qui intègre la lutte contre le gaspillage alimentaire, le tri par les éco-élèves encadrés par les enseignants et le personnel communal, et le compostage une fois les bio-déchets triés et récupérés par l'association Jades, pour être valorisés par les producteurs et particuliers"

Amandine Colin de Verdière, animatrice du programme biodéchets sur l’Entre-Deux

Une quinzaine de kilos de restes après chaque repas 

Car la commune fait partie des mauvais élèves en la matière : elle enregistre dans ses cantines 44% de gaspillage alimentaire, contre 30% au niveau national. Après chaque repas, c'est une quinzaine de kilos de nourriture, en moyenne, qui finissait à la poubelle. "Ca me ferait plaisir qu'on arrête de gaspiller. Il y en a qui mangent pas, ils ont la peau sur les os", confie le très terre-à-terre Esteban, qui avec ses camarades a scruté les assiettes et ce qu'elles contenaient tout au long de l'année scolaire.

Des restes transportés en vélo électrique 

Puis est venue l'idée de réutiliser ces restes de façon vertueuse. Désormais, les aliments boudés par les élèves prennent la route en vélo électrique après le service. Le petit véhicule propre récupère les déchets alimentaires des six écoles de la commune, pour les acheminer vers les locaux de l'association Jades. C'est là que débute un processus de quelques semaines, pour aboutir à un compost de qualité. 

Le compostage, la tâche de l'association Jades 

"On va tout trier, re-vérifier qu'il n'y a pas de plastique à l'intérieur. Ensuite on va tout mettre dans un broyeur, ça va retomber dans un bac qu'on va mettre en machine. Ca va monter en température et au bout de 14 jours, ça va ressortir, on va récupérer ce pré-compost pour le mettre en maturation", explique Yohan Bardier, encadrant technique au sein de l'association Jades. 

Produire des fertilisants localement 

Après maturation, ce compost est conditionné, mis en sac, et revendu aux agriculteurs de la région à un prix avantageux. "On connaît le contexte  inflationniste et de pénurie en termes d'amendements, alors l'idée c'est de pouvoir en produire localement, et de réduire notre gaspillage", explique Amandine Colin de Verdière, animatrice du programme biodéchets sur l’Entre-Deux. 

"L'Entre-Deux a ouvert la voie. Progressivement il va falloir conscientiser, et ce sont ces jeunes qui vont nous éduquer", disait quant à lui le maire de la commune, Bachil Valy. 

Comprendre comment sont produits les aliments 

Toute l'année, les écoliers ont appris à faire la chasse au gaspillage alimentaire, mais aussi à comprendre la dépense en eau ou en énergie que nécessitait la production de leurs aliments. "On a travaillé sur le parcours du steak, toute la consommation en eau et en énergie que ça représente. On a insisté sur la consommation de produits locaux, et de saison", explique Dorothée Bossert, enseignante de CM2 au sein de l'établissement scolaire.