Le week-end des 4 et 5 novembre prochains, c'est le retour de la plus grosse manifestation sportive de l'île en termes de participants, autrement nommée "la vague rose".
Regarder le reportage de Réunion La 1ère :
La course Odyssea Réunion, pour sa 16ème édition, attend toujours 20 000 participants - et 400 bénévoles - dans la forêt de l'Etang-Salé, afin non seulement de récolter des fonds en faveur de la lutte contre le cancer du sein, mais aussi de diffuser des messages de prévention, tout en pratiquant une activité physique.
Une course "connectée" du 27 octobre au 12 novembre
Pour ceux qui ne seront pas à l'Etang-Salé le premier week-end de novembre, l'association a prévu encore une fois une course "connectée" sur 5 ou 10km pour participer à Odyssea peu importe l'endroit, du 27 octobre au 12 novembre. "Avec le connecté, on a de plus en plus de personnes qui courent", se félicite Nathalie Bourcier, la présidente de Run Odyssea.
Un message de plus en plus largement diffusé
Depuis 2008, l'association Run Odyssea en a fait du chemin : "En 2008, on avait prévu de recevoir 1 000 personnes, et on en a reçu 2 000. Dix ans après, on en avait 20 000 !", souligne Nathalie Bourcier. Si les "vagues roses" sont limitées en termes de nombre de participants, le message de prévention lui, est largement diffusé depuis plusieurs années, grâce au travail de l'association et de ses nombreux partenaires.
"On a en fait touché quelque chose de tabou qui était très présent dans les familles, et à deux choses qui sont la solidarité et le sport. C'est un duo qui permet à chacun d'être investi et à la fois de se faire du bien en pratiquant une activité physique".
Nathalie Bourcier, présidente de Run Odyssea
Les Réunionnaises, mauvaises élèves en dépistage
Malgré tout, il reste des efforts à faire à La Réunion, en matière de dépistage. Selon les chiffres annoncés par le directeur de Run Odyssea, Luc Bizouerne, parmi les femmes de 50 à 74 ans qui reçoivent le courrier d'invitation au dépistage du cancer du sein, seule une sur deux y répond. "Il faut que les chiffres remontent", constate Luc Bizouerne. Car plus tôt ce cancer est dépisté, plus on a de chance d'en survivre.
500 Réunionnaises touchées chaque année
Ce cancer, qui est le premier mortel chez les femmes, touche presque 500 personnes chaque année à La Réunion. En France, une femme meurt du cancer du sein toutes les 45 minutes. Mais l'espoir est permis : "80% des femmes qui ont un cancer du sein qui sont toujours là. Il y a une vie après le cancer. Il y a des éléments positifs à donner, mais il faut vraiment que la femme réunionnaise fasse attention", souligne Luc Bizouerne.
C'est pourquoi au-delà de la récolte de fonds, le but d'Odyssea est aussi de faire parler de la maladie à la population, et d'enjoindre les femmes à prendre soin d'elle, notamment en se faisant dépister ou en apprenant les gestes d'autopalpation.
Corinne, en rémission, témoigne
L'autopalpation, c'est ce qui a sauvé Corinne Viroleau. Pour cette femme diagnostiquée du cancer du sein en janvier 2021, le combat n'est toujours pas terminé, mais la vie a repris le dessus. "La bataille n'est pas terminée, quand on est en rémission on n'est pas guéri, il faut poursuivre les efforts", dit-elle.
Apprendre qu'on a un cancer n'est jamais chose facile. Corinne Viroleau elle, dit avoir ressenti "beaucoup de chagrin, d'inquiétude, beaucoup de peur". "Mais il faut vite réagir et ne pas rester dans cette dynamique, parce que c'est là que le combat démarre", reprend-elle.
L'accompagnement d'Odyssea, une vraie aide
Pendant plusieurs mois de traitement médical, entre chimothérapie et radiothérapie, elle se bat. A ses côtés, l'association Odyssea, qui l'aide à surmonter cette période et à garder "un moral d'acier".
"Il faut être la plus positive possible parce que c'est une maladie où le mental est énormément sollicité"
Corinne Viroleau, diagnostiquée d'un cancer du sein en janvier 2021
Elle trouve entre autres, au sein de l'association, des personnes avec qui discuter, échanger, parler de ses craintes face au traitement et à la maladie.
"Odyssea, c'est un accompagnement psychologique, financier aussi, c'est une famille sur laquelle on peut s'appuyer, et où on retrouve des personnes à la même pathologie que nous. (...) On est dans un sentiment d'incertitude et on a besoin d'être rassuré"
Corinne Viroleau
Le retour au travail, un nouveau souffle
Aujourd'hui, Corinne Viroleau se sent vivre à nouveau : depuis plusieurs mois, elle a repris le travail à sa grande joie. "C'est un retour de l'utilité qu'on a dans la société, on peut contribuer de nouveau à la vie et se sentir vivant", s'exprime-t-elle.
Le sport pour traverser la maladie
L'autre activité qui participe à sa sensation de vie, c'est le sport. Un allié de taille lors de son parcours de guérison, encore aujourd'hui. L'activité physique, dit-elle, l'a vraiment aidée à supporter les conséquences des traitements comme la chimiothérapie et la radiothérapie.
"Sans le sport, on se laisse aller. Le sport nous fait vivre malgré le traitement, et nous fait sentir encore vivante, encore présente"
Corinne Viroleau
Odyssea à la recherche de bénévoles
Corinne Viroleau sera également présente dans la "vague rose", les 4 et 5 novembre prochains. Elle courait avec Odyssea avant son cancer du sein, et continuera encore à le faire. Comme des milliers d'autres participants, elle contribuera à la récolte des fonds nécessaires aux actions de l'association, dont elle a pu elle-même bénéficier ces dernières années.
Run Odyssea est également à la recherche de plus de 400 bénévoles pour encadrer la grande course de novembre à l'Etang-Salé.
Plus d'informations sur le site d'Odyssea : https://bit.ly/3KZzrIJ