Grève au CHU de La Réunion : la direction annonce 20 millions d'euros supplémentaires par an, l'intersyndicale poursuit le mouvement

Le directeur du CHU Lionel Calenge aux côtés de la présidente Huguette Bello face aux grévistes du CHU de La Réunion
Ce mardi 14 novembre, face à des grévistes installés devant le CHOR pour leur quatrième jour de mobilisation, Lionel Calenge, le directeur du CHU, a annoncé une revalorisation du coefficient géographique, soit une enveloppe supplémentaire de 20 millions d'euros par an pour l'hôpital public à La Réunion. L'intersyndicale poursuit son mouvement, mais ne prévoit aucun blocage.

Installés depuis 5h ce matin devant le CHOR à Saint-Paul, pour leur quatrième jour de mobilisation ce mardi 14 novembre, les grévistes du CHU de La Réunion ont fait à nouveau entendre leurs voix, provoquant par la même un ralentissement de la circulation sur la quatre-voies, à cette heure de pointe.

Revalorisation du coefficient géographique

Peu avant 7h, ils ont été rejoints sur place par la présidente de Région Huguette Bello mais surtout par Lionel Calenge, le directeur du CHU, qui a pris le micro pour faire une annonce.

Le patron de l'hôpital public a promis une revalorisation du coefficient géographique de 31% à 34%, soit 20 millions d'euros de plus par an pour l'hôpital public.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Après quatre jours de grève au CHU de La Réunion, le directeur annonce 20 millions d’euros

 

Ce coefficient sert à compenser les surcoûts supportés par les établissements de santé des régions d’Outre-mer et il n’avait pas été réévalué depuis environ 10 ans.

Dans un communiqué de presse diffusé ce mardi soir, l’ARS explique qu’il s’agit de compenser des coûts plus importants pour les établissements de santé ultramarins que ceux d’hôpitaux de l’Hexagone : "application d’une majoration sur les salaires, prix plus élevés des achats de matières premières, médicaments et prestations ; contraintes d’acheminement et de transport ; concurrence limitée entre prestataires …"

Les grévistes du CHU mobilisés devant le CHOR, mardi 14 novembre

"Une très belle avancée" selon la direction du CHU

"Ce sont 20 millions d'euros de recettes supplémentaires par an, pérennes, dont 15 millions d'euros pour le CHU et 5 millions pour le CHOR et le Groupe hospitalier Est Réunion", a détaillé Lionel Calenge, le directeur du CHU.

"C'est une très belle avancée, c'est un travail d'équipe !", s'est-il encore félicité face aux grévistes. Lionel Calenge a rappelé que l'activité de l'hôpital public à La Réunion était soutenue : "entre +5% et +10% sur tous les hôpitaux publics". Le directeur du CHU affirme avoir fait remonter "d'autres sujets" avec Gérard Cotellon, le directeur de l'ARS. Et notamment "un problème de trésorerie" qui devrait être réglé "d'ici la fin de l'année" grâce à une nouvelle aide.

L'intersyndicale poursuit le mouvement

Dans l'après-midi, l'intersyndicale a obtenu un entretien avec Gérard Cotellon, le directeur de l'Agence régionale de santé. A l'issue de la rencontre, certains grévistes se sont dits rassurés. 

Mercredi, l'intersyndicale a décidé de poursuivre le mouvement, mais aucun blocage n'est prévu dans les jours qui viennent. 

Les grévistes du CHU mobilisés devant le CHOR, mardi 14 novembre

Huguette Bello : "il manque 30 millions" 

Cette annonce de la direction du CHU est loin de satisfaire la présidente du conseil de surveillance du CHU, Huguette Bello qui réclame, elle, encore 30 millions d'euros supplémentaires.

Pour rappel, le CHU de La Réunion cumule en effet un déficit de 50 millions d'euros auxquels s'ajoutent quelque 35 millions d'euros de dettes sociales.

Un problème de trésorerie

Dans un communiqué, l’ARS se dit aussi "soucieuse de la situation financière dégradée du CHU de La Réunion" et assure qu’elle "poursuit ses échanges avec le ministère de la Santé et de la Prévention, pour accompagner le rétablissement budgétaire de l’établissement".