Selon l’Office de l’eau, 222 millions de m3 d’eau sont prélevés dans le milieu naturel pour les usages domestiques, agricoles et industriels. Parmi eux, près de 152 millions de m3 d’eau sont dédiés l’alimentation en eau potable de plus de 390 000 foyers.
Pas d’accès à l’eau potable de façon permanente pour la moitié des Réunionnais
La moitié des usagers de l’île n’a pas accès à l’eau potable, de façon permanente, à cause notamment des aléas climatiques et de la pollution.
Les pollutions peuvent être agricoles, du fait de la présence des pesticides et de nitrates, ou plus ponctuelles, liées à des matières chimiques, explique Anne-Sophie Payet, cheffe du service d’appui aux services publics d’eau. Les pollutions peuvent aussi être liées au risque d’intrusion saline, en bordure de littoral.
Difficulté d’accès à l’eau potable de façon permanente
L’alimentation en eau potable est un enjeu majeur pour les intercommunalités. D’ici 2024, 17 projets devraient voir le jour pour permettre d’alimenter 80 % de la population en eau potable de bonne qualité en tout temps. L’objectif à plus long terme est fixé à 95% de la population d’ici 2030.
Aujourd’hui, il y a de gros efforts qui sont faits, qui sont portés par les autorités organisatrices des services publics d’eau pour pouvoir permettre une augmentation des infrastructures d’eau potable.
Anne-Sophie Payet, cheffe du service d’appui aux services publics d’eau
Défaillance du réseau et surconsommation
L’eau ne manque pas à La Réunion, mais d’autres éléments fragilisent la ressource. D’abord, la surconsommation, 200 à 250 litres sont consommés en moyenne par habitant et par jour, contre 150 au niveau national. Le réseau est également défaillant, 38% de la précieuse denrée se perd dans la nature.
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45% d’eaux souterraines
L’eau du robinet provient pour 55% des eaux superficielles et pour 45% des nappes d’eau souterraines. Les aquifères, zone perméables où s’accumule l’eau, représentent 3,3 milliards de m3 d’eau stockée naturellement dans le sol. Cette ressource n’est cependant pas inépuisable, d’où les épisodes de sécheresse rencontrés ces dernières années, avec la baisse du niveau des nappes phréatiques.
La perméabilité du sol est un paramètre important de la ressource d’eau souterraine. L’infiltration de l’eau va dépendre de la nature du sol. Les nappes phréatiques se forment en profondeur grâce à l’imperméabilité de la couche qui va retenir l’eau.
Préserver l’intégrité de la ressource
Dans la nature, la végétation favorise la recharge des nappes. En zone urbaine, les zones végétalisée laissent l’eau s’infiltrer davantage et permettent d’éviter des ruissellements violents et des risques d’inondation.
Avec le changement climatique, le niveau des océans va monter et l’eau de mer pourra s’infiltrer plus loin dans le sol, impactant les nappes souterraines situées sur le littoral. L’office de l’eau de La Réunion a mis en place un réseau de suivi de la salinité dans l’eau des nappes, afin de suivre l’évolution des sels dans l’eau.