La fin du Journal de l’Île, 75 salariés se retrouvent au chômage

JIR c'est fini
Il s'agit d'une douloureuse disparition dans l'histoire de la presse réunionnaise. Une page se tourne avec la fin du Journal de l’Île. Mercredi 31 juillet, le tribunal de commerce de Saint-Denis a prononcé la liquidation judiciaire du JIR et ses sociétés associées. Ce jeudi matin, 75 salariés se retrouvent au chômage.

"On perd notre emploi du jour au lendemain, on accuse le coup, réagit l’un des salariés, Thibault Cordier, rédacteur en chef adjoint à Clicanoo. Qu’est-ce qu’on va faire après ? Comment ça va se passer ? On ne sait pas".

Liquidation judiciaire

Ce jeudi 1er août, les salariés se sont rendus à la rédaction du JIR et de Clicanoo, dans les locaux de l’immeuble Cadjee, à Saint-Denis.

Hier soir, ils ont appris la liquidation judiciaire de leur entreprise. Cette décision du tribunal de commerce de Saint-Denis met au chômage les 75 salariés du JIR et de ses sociétés associées (JIR OI, Clicanoo, Recto verso, Régie espace publicitaire et Distrib presse OI). Ce matin, le patron du JIR, Jacques Tillier, devait s'exprimer devant ses salariés. Le groupe envisage de faire appel de cette décision.

Reportage de Réunion La 1ère :

C’est la fin du Journal de l’Île. La liquidation judiciaire du JIR est un séisme pour la presse locale. Tout s’arrête du jour au lendemain pour les 75 salariés du journal né en 1953

"Un gâchis"

"J’ai un sentiment de gâchis, c’est compliqué pour tous les salariés, un coup dur pour nous", a réagi ce matin Emilie Chatelet, rédactrice en chef de Clicanoo. Encore sous le choc de la décision, d’autres salariés du JIR n’ont pas souhaité s’exprimer.

73 ans d’existence

Né en 1951, le Journal de l’Île était très ancré dans la vie locale. Il a marqué le quotidien de milliers de Réunionnais qui s’informaient en lisant les pages de leur journal. Il s'agit aussi d'une douloureuse disparition dans l'histoire de la presse réunionnaise après 73 ans d'informations.

Depuis plusieurs années, le JIR était en grande difficulté financière. Le 10 janvier dernier, il a été placé en redressement judiciaire. Un plan de sauvegarde de l’emploi a été déclenché en avril et une trentaine de salariés ont quitté l’entreprise.

En difficultés financières depuis des années

Hier soir, les représentants du personnel sont ressortis abattus du tribunal de commerce. Les juges se sont dit "désolés pour les salariés" et pour "la liberté de la presse". Ils ont rappelé que ce n'était pas la première procédure à laquelle le JIR faisait face et que "le passif atteignait désormais neuf millions d'euros". Pour les juges, il fallait "arrêter la fuite en avant". A la sortie de l'audience, Jacques Tillier, le patron du JIR n'a pas souhaité s'exprimer.

Plus de version papier

Par ailleurs, le JIR n'avait déjà plus de version papier depuis le 9 juillet. Le journal n'était plus imprimé en raison d'un différend financier entre Jacques Tillier et l'imprimeur Alfred Chane Pane.

En octobre 2023, "Le Quotidien", l'autre titre de presse écrite de La Réunion, avait lui aussi été placé en liquidation judiciaire avant d'être racheté par la société Media Capital.