Le collectif Protège Nout Savane rencontre le maire de Saint-Paul ce mercredi

Les membres du collectif Protège Nout Savane ont manifesté de la place du marché forain à la mairie de Saint-Paul.
Une rencontre est prévue aujourd'hui entre le Collectif Protège Nout Savane et Emmanuel Séraphin. Elle était très attendue par les représentants de l'association, qui mènent depuis cinq mois un combat contre les travaux de la ZAC Renaissance 3 à Plateau-Caillou.

C'est un rendez-vous que le Collectif Protège Nout Savane attend avec impatience, celui avec le maire de Saint-Paul. Après plusieurs mois à l'espérer, il aura finalement bien lieu ce mercredi 6 novembre.

              

Objectif : stopper les travaux

Une délégation sera reçue à 11h à la mairie annexe de Plateau-Caillou par Emmanuel Séraphin. Pour les membres du Collectif, l'objectif de cette rencontre est clair : alerter la municipalité sur les impacts du projet ZAC Renaissance 3 sur la savane de l'Ouest et surtout, faire stopper les travaux qui ont démarré en mai dernier.

On va demander au maire un moratoire pour stopper les travaux le temps de la discussion. Et qu'il entende nos arguments sur la valeur de la savane.

Elie Payet du Collectif Protege Nout Savane

Plus de 2 000 logements vont être construits dont 1 000 logements sociaux, ainsi que des commerces et des services... La ZAC Renaissance 3 est une "petite ville en devenir" selon le Collectif, qui continue au quotidien son combat pour la préservation de la savane. Leur pétition en ligne qui demande l'abandon du projet a reçu à ce jour plus de 20 000 signataires. "C'est plus qu'une bataille de riverains", conclut Elie Payet.

     

La priorité de la mairie : le logement

Mais du côté de la municipalité, on parle bien "d'un combat de riverains qui défend son cadre de vie", alors que c'est l'intérêt général qui doit primer. À La Réunion, il y a 45 000 demandes de logement, 5 000 rien qu’à Saint-Paul.

"Notre priorité, c’est bien le logement, explique Emmanuel Séraphin. Aujourd'hui, on répond à toutes les conditions légales pour construire ces logements. On ne construit que sur des zones constructibles, pas sur les zones protégées ou agricoles".

              

Une première réunion pour préparer cette rencontre

Les membres du Collectif ont été reçus par des élus de la mairie le 23 octobre dernier pour préparer cette rencontre avec Emmanuel Séraphin. Ils ont demandé notamment qu'un enregistrement des échanges soit réalisé afin de garantir la transparence des débats.

Dans un communiqué, la municipalité indiquait avoir entendu et considéré les inquiétudes du Collectif, expliquant que des réponses précises lui seront apportées à l’occasion de cette rencontre. Mais avant, la municipalité avait tenu à "rétablir la vérité" sur le projet de la ZAC Renaissance 3. Elle affirme notamment qu’il n’aura "aucun impact sur la savane protégée du Cap Lahoussaye". Cette zone, sanctuarisée par le Conservatoire du littoral, restera entièrement préservée, promet la mairie, et aucune construction n’y sera réalisée.

      

La ZAC Renaissance 3, après la ZAC 1 et 2

En juillet dernier, la SEDRE, aménageur du projet, assurait qu’il ne concernait pas les zones naturelles protégées. Sur les 600 hectares que compte la savane, 194 sont protégés au-dessus du Cap Lahoussaye par le Conservatoire du littoral.

Avant la Zac Renaissance 3, les ZAC 1 et 2 ont été aménagées depuis 1975. La première a été construite en zone pavillonnaire, tandis que la deuxième a été orientée vers le logement social collectif.