Particulièrement sollicités depuis le début de la crise sanitaire, les infirmiers-anesthésistes pourraient être privés d'une revalorisation statutaire espérée depuis longtemps. Les députés de la majorité ont voté contre lors d'un premier examen du texte de loi le mois dernier.
Les infirmiers-anesthésistes ne cachent pas leur colère. Le 18 mars dernier, les députés ont refusé qu’ils soient considérés comme des auxiliaires médicaux de pratique avancée, lors de l'examen de la loi Rist, qui a pour objectif d’améliorer le système de santé.
"Ce que l’on souhaite, c’est d’être enfin reconnus en tant qu’auxiliaires médicaux pratique avancée, défend Sanel Hamzic, le représentant du Collectif des infirmiers-anesthésistes de la Réunion. Ce serait finalement reconnaître officiellement ce que nous faisons au quotidien, depuis 70 ans que la profession existe !"
Marche arrière toute
En février, le Sénat a bien adopté en première lecture une version de la proposition de loi validant cette revalorisation statutaire des infirmiers-anesthésistes, via l’article 1 bis AA. Mais à la veille du nouvel examen du texte par l'Assemblée nationale, la majorité gouvernementale a fait marche arrière.
Au moment où la majorité des IADE de 🇫🇷 sont redéployés ou créent des réanimations éphémères #COVID19, cet effort supplémentaire nous coûte. Parlementaires: venez discuter avec les IADE présents devant l’@AssembleeNat @LaREM_AN @Republicains_An @socialistesAN @DeputesUDI_Ind https://t.co/DuQHy1F85W pic.twitter.com/T96mSqopuW
— SNIA Infirmier(e)s-Anesthésistes (IADE) (@SNIA75) March 18, 2021
"Notre profession a été bafouée"
Une volte-face incompréhensible pour la profession, comme l’explique Sanel Hamzic. "Alors que la tendance du vote s'orientait pour une validation de notre amendement, le président de séance de l'assemblée nationale a demandé une interruption afin de faire venir des députés de la majorité et de voter contre", assure-t-il.
"L'amendement n'a donc pas été voté à deux voix près, poursuit Sanel Hamzic. Nous estimons qu'en plus d'être anti démocratique, le gouvernement a complètement bafoué notre profession et notre investissement dans la gestion de la crise actuelle".
Redéploiement en réanimation
Le texte de loi doit à nouveau être passé au crible par les députés de l'Assemblée nationale, la semaine prochaine. Probablement le 13 avril. Les infirmiers-anesthésistes espèrent d’ici là qu’une délégation nationale soit reçue par le ministre de la Santé Olivier Véran.
A La Réunion, les infirmiers-anesthésistes travaillent principalement dans les blocs opératoires. Mais depuis le début de l'épidémie de Covid-19, la plupart d’entre eux ont progressivement été déployés en réanimation afin d’augmenter les capacités de prise en charge des patients les plus graves.