Loto du Patrimoine : un chèque de 200 000 € pour restaurer l’ancien pénitencier de l’Ilet à Guillaume

Cet ancien bagne a "accueilli" jusqu'à 180 enfants entre 1864 et 1879
La Française des Jeux et la Fondation du Patrimoine ont remis un chèque de 200 000 € au Département de La Réunion, samedi 18 septembre. L’argent va servir à rénover le site de l’îlet à Guillaume, un ancien pénitencier pour enfants.

La Française des Jeux et la Fondation du Patrimoine ont remis un chèque de 200 000 € au Département de La Réunion. La cérémonie de remise de la dotation s'est tenue dans l'Hémicycle du Palais de la Source, samedi 18 septembre.

Cet argent va servir à la rénovation de l’ancien pénitencier pour enfants, de l’îlet à Guillaume. Ce lieu avait été sélectionné parmi les 18 sites emblématiques de France et d'Outre Mer, retenus par la Mission Patrimoine en 2021.

D’abord des travaux d’urgence

Tous les ans, 10 000 randonneurs fréquentent le site. Propriétaire du site, le Département a mené, avec le concours du FEADER, des travaux conduits par l’Office National des Forêts, pour la réouverture du sentier fin 2016. Le chantier devrait démarrer par des travaux d’urgence de stabilisation des vestiges.

"Nous lançons la phase de préservation du site dans la durée avant d’entamer, en 2022 le travail de valorisation, d’entretien et d’orientation des visiteurs, en concertation avec les habitants et les associations", explique Amélie Gault, de L’Atelier Architectes.

500 000 euros de travaux

Le coût total du projet est estimé à 500 000 euros, co-financés par la Française des Jeux, dans le cadre du Loto du patrimoine (200 000€), la DAC Réunion (200 000€) et le Département (100 000€).

 

180 enfants détenus entre 1864 et 1879

Situé dans les hauteurs de Saint-Denis, sur une surface de cinq hectares, le site d’Ilet à Guillaume conserve les vestiges d’une ancienne colonie pénitentiaire agricole administrée par la Congrégation du Saint-Esprit, de 1864 à 1879. Elle a accueilli jusqu’à 180 enfants.

Les murs en pierre sèche, les bassins, et le petit cimetière sans nom, accessibles depuis un sentier, témoignent des conditions difficiles traversées par ces jeunes détenus. Ils étaient décrits comme des mineurs vagabonds ou des petits voleurs, que les prêtres étaient chargés de "redresser". Leur "rédemption" passait par la prière et le travail de la terre. Aujourd’hui, ce site abandonné n’est traversé que par les randonneurs.

Pour Béatrice Sigismeau, vice-présidente du Département déléguée aux affaires culturelles : "Grâce au Loto du patrimoine, l’Îlet à Guillaume entre incontestablement dans une nouvelle dimension et c’est la reconnaissance légitime en la mémoire de ces jeunes enfants que nous n’oublierons jamais".