Comme redoutée, la marche pacifique organisée par le collectif des onze candidats d’opposition a dégénéré. Il est 10h, le collectif des candidats à l’élection présidentielle (NDLR : opposants déclarés à Andry Rajoelina) engage le dialogue avec les représentants des forces de l’ordre. Très vite, le ton monte et des noms d’oiseaux fusent. Ce premier face-à-face vient d’avoir lieu à proximité du stade Barea Mahamasina, nous apprend L’Express de Madagascar.
À peine ce premier face-à-face terminé, les gendarmes s’inquiètent du risque que représente le rassemblement sur la place du 13 mai, lieu symbolique dans l’histoire de Madagascar.
Le tunnel d’accès à la place du 13 mai bloqué
Craignant de perdre le contrôle de la situation, les autorités ont décidé d'interdire l’accès à la place du 13 mai aux manifestants et au collectif de candidats. Il est 11h quand les premières détonations de grenades lacrymogènes retentissent. Les militaires interdisent l’entrée du tunnel Ambohidahy, précise Madagascar-Tribune.
Un peu, plus tard, les gendarmes sont appelés à intervenir pour éviter qu’une bagarre éclate entre des partisans du collectif et des commerçants du centre-ville de la capitale qui exprimaient leur colère contre cette manifestation. Le gouverneur d’Analamanga a soutenu ses administrés en déclarant : "Le collectif des candidats ne se préoccupe guère du sort des commerçants du centre-ville qui, pourtant, vivent au jour le jour".
Deux élus blessés
Plusieurs manifestants ont été légèrement touchés par les grenades lacrymogènes. Deux élus, Andry Raobelina et Rivo Rakotovao, du parti HVM, ont été blessés. Le premier au visage, le second aux jambes.
Les militaires ont interpellé, le chauffeur et garde du corps de Marc Ravalomanana et le secrétaire du parti TIM, Rina Randriamasinoro. L’homme de confiance de l’ex-président de la République portait sur lui, une arme à feu et une arme blanche. En revanche, aucune information n’a filtré dans la presse concernant le motif de l’arrestation du candidat.
Ces incidents ont pris fin vers 15h.
Trois élus du collectif absents
À l’issue de cette journée, le collectif des candidats a annoncé son intention de poursuivre son mouvement : "Nous ne reculerons plus", a affirmé devant la presse Jean-Jacques Ratsietison. Qui poursuit sur le site 2424.mg, "Nous finirons par entrer sur la Place du 13 Mai, tôt ou tard".
Cette campagne électorale doit débuter, officiellement, dans moins d’une semaine. Pourtant, la majorité présidentielle comme l'opposition occupent le terrain depuis des mois.
Difficile de savoir si l’une des parties a pris l’avantage à l'issue de cette journée du lundi 2 octobre 2023.
Trois candidats du collectif n'étaient pas présents lors de cette marche. Le premier pour raison familiale, le deuxième pour raison de santé, le troisième est en voyage à l’étranger. Ces absences, remarquées, ne signifient pas qu’ils ont quitté le collectif.