Maldives : un aéroport pour hydravion a été inauguré

La montée des eaux menace l'existence des Maldives. Le sommet de l'archipel est de 2m30 au-dessus de l'océan Indien. Pour résister à une disparition inéluctable, le pays aux 1 199 îles vient de se doter d'un aéroport pour hydravions. Il a été inauguré au début du mois d'août 2021.

Faut-il applaudir ou s'inquiéter de l'inauguration de l'aéroport international Velana ? Cette infrastructure pour hydravion, construite avec l'aide de la Chine aux Maldives, a été officiellement ouverte au début du mois d'août 2021. Cet aéroport flottant est constitué de pontons auxquels sont arrimés les hydravions qui convoient les touristes vers l'une des 220 îles habitées. Certaines sont réservées à des hôtels de luxe. 

La montée des eaux est une réalité dans ce pays qui vit les pieds d'ans l'océan Indien. Le tsunami de 2004, dû à un séisme sous-marin au large de Sumatra, avait tué 82 Maldiviens, emportés 23 hommes et femmes (23 disparus) et détruit 12 000 maisons. Aujourd'hui, l'accélération de la hausse du niveau de la mer va engloutir des centaines d'atolls, mais combien de temps ce pays pourra-t-il résister, si comme prévu, l'élévation des flots est de 2 mètres en 2100. Le sommet des Maldives culmine à 2m30. Il est situé sur l'île transformée en décharge et centre pénitentiaire.

"Grimper aux cocotiers est notre seul recours"

 

L'image est forte, mais elle n'est pas exagérée. Cette phrase, relevée par nationalgeographic.fr, a été prononcée en 2020, par Ahmed Abdullah Saeed, rédacteur en chef du journal maldivien Haveeru Daily, alors qu'il était interrogé sur les solutions envisagées. Il était question de constructions d'îlôts artificiels et de louer des îles à l'Arabie Saoudite pour reloger une partie de la population. Depuis des années, il est question du risque de voir les Maldiviens devenir des réfugiés climatiques. Désormais, la question est quand ? 

L'inauguration de l'aéroport flottant, d'îlôts articificiels demain, sont-ils des solutions ? L'année dernière, lors du sommet sur la disparition possible du pays, Thomas Leber, expert d'un bureau d'études environnementales, soulignait : "Le problème du réchauffement climatique, ce n'est pas tant la montée des eaux que la mort des coraux". Shiham Adam, directeur du Centre de recherche sur la mer, concluait simplement : "S'il n'y a plus de coraux, il n'y a plus d'îles".