Pravind Jugnauth a passé la nuit du samedi 15 au dimanche 16 février en cellule policière, après la perquisition de son domicile et un long interrogatoire, qui s’est prolongé jusqu’à 2h du matin.
Sa femme, Kobita Jugnauth, conduite elle aussi au siège de la Commission contre les crimes financiers à Eden, a été autorisée à rentrer chez elle vers minuit.
Soupçonné de blanchiment d’argent
L’ancien Premier ministre mauricien est soupçonné de blanchiment d’argent. Il est apparu au tribunal de Port-Louis ce dimanche 16 février à la mi-journée, le visage marqué par la fatigue. Il doit s’y faire signifier sa mise en accusation.
Battu aux élections législatives de novembre dernier, l’ancien chef du gouvernement mauricien est provisoirement inculpé de blanchiment d’argent.
Pravind Jugnauth demande sa libération sous caution
Après avoir écouté les plaidoiries de l’avocat de Pravind Jugnauth et de la poursuite, le tribunal de Port-Louis doit désormais se prononcer pour dire si l’Ancien Premier ministre passera une nuit supplémentaire en prison ou pas.
Pravind Jugnauth nie les accusations de blanchiment d’argent et insiste à travers son avocat pour une libération sous caution. Pour les enquêteurs, il y a un risque de manipulation des témoins si Pravind Jugnauth est libéré. Pour la défense, il ne s’agit que d’une allégation, et l’homme est quand même un ancien Premier ministre, soutient son avocat.
L’audience a été suspendu vers 17h15, le magistrat devrait rendre son verdict dans les heures qui suivent.
Un coup de filet d’ampleur ce samedi
Hier, samedi 15 février, les enquêteurs ont procédé à dix perquisitions et trois arrestations, en plus de l’ancien Premier-ministre. Des valises de billets, contenant plus de 2 millions d’euros en diverses devises, ont été saisies.
Un suspect aurait fait des révélations cruciales. Il aurait affirmé aux enquêteurs que Pravind Jugnauth, lui-même, lui aurait remis une ou plusieurs valises, selon les enquêteurs.
Une vaste enquête réalisée
Ce coup de filet est le résultat d’une vaste enquête qui a démarré de manière coordonnée, discrète et méthodique, avec deux arrestations majeures : l’ex-gouverneur de la Banque de Maurice et celle d’un homme d’affaire très connu et proche de l’ancien régime, il y a à peine 10 jours.