Janvier 2009, une bagarre éclate entre un habitant du quartier des Tamarins et son beau-frère. La police est appelée en urgence. L’un des belligérants a été grièvement brûlé sur le haut du corps.
La victime est transportée à l’hôpital dans un état préoccupant. Malgré les circonstances et son état qui nécessite des soins importants, le blessé est enchaîné à son lit.
Devant la cour suprême, le plaignant a expliqué que lors des transferts, pour l’amener devant le juge en charge de l’instruction du dossier, il était menotté au pied et tenu en laisse pour se rendre dans le bureau du magistrat.
Une situation humiliante dont étaient témoins toutes les personnes présentes dans la salle des pas perdus, ces jours-là.
Une image dégradante
Sa femme, ses enfants et ses proches ont été choqués et sont toujours traumatisés par ce traitement qui le hante encore treize ans après. Il a fallu l’intervention de son avocat pour qu’il ne soit plus menotté à son lit.
"Toutefois," écrit RadioOne, "c’est quand il devait se déplacer que cela lui paraissait le plus humiliant. Comme il était brûlé le haut du corps, il était enchaîné au pied et l’autre bout de la chaîne était tenu par un policier. Ce qui, selon la Cour suprême, est un traitement déshumanisant, et renvoie à l’image d’un animal tenu en laisse.
Vendredi, à l’issue des auditions des deux parties, la juge de la Cour suprême de l’île Maurice a rendu un jugement définitif. La police devra verser 100 000 Rs au plaignant. L’institution a été reconnue coupable de faute lourde et de traitement dégradant.
Pour mémoire, 100 000 roupies mauriciennes représentent 2 311 €. Cette somme est dérisoire après 13 ans de procédure, mais elle confirme que l’institution n’a pas respecté les droits essentiels du plaignant.