Mobilisation contre la vie chère en Martinique : "On a tous peur que la situation se dégrade", témoigne un Réunionnais sur place

Les voies du TCSP bloquées à l'entrée de Canal Alaric (Fort-de-France).
Franck Hoarau vit depuis huit ans en Martinique où le climat reste tendu malgré la reprise des négociations sur la problématique de la vie chère aux Antilles. Le Réunionnais de 35 ans fait part de son inquiétude.

"Les axes principaux bloqués, des magasins et des véhicules incendiés et puis voilà, l'impression d'une situation complètement hors de contrôle, je dois dire que c'est assez terrifiant". Voilà comment Franck Hoarau résume la situation en Martinique où il habite depuis plus de huit ans.

Le département français d'Amérique est au coeur d'une nouvelle mobilisation d'ampleur contre la vie chère. "Tous les Martiniquais sont d’accord pour dire que la vie est chère aux Antilles et que ce combat est une cause noble", souligne le Réunionnais de 35 ans.

Revoir son interview sur Réunion la 1ère, il était l'invité du journal de 12h30 :

Situation en Martinique : le témoignage de Franck Hoarau P1

Un père de famille inquiet

Pour autant, le père de famille estime que les violences observées en marge du mouvement ne sont "pas représentatives de l'état d'esprit général" sur place. "En huit ans, ce n'est pas la première fois que j'assiste à des débordements", explique-t-il en évoquant la grève générale de novembre 2021.

"Aujourd'hui, je crois qu'on a tous peur, en Martinique, que la situation ne se dégrade sur la durée", ajoute-t-il néanmoins. "C’est sûr que ce n’est pas un climat favorable. Je suis papa d’un petit garçon et quand je vois ce qui se passe, je suis inquiet pour lui".

Regardez la suite de l'interview de Franck Hoarau sur Réunion La 1ère :

Une nouvelle table ronde mardi

Reste cette grande problématique des prix aux Antilles. Des exemples, Franck Hoarau en a à la pelle. "On annonce des produits qui sont 40% plus chers, mais ce n'est qu'une moyenne et dans les faits, c'est beaucoup plus élevé", insiste-t-il.

"Le riz basmati de 500g, qui est à 1,35 euros en métropole, est vendu à 2,55 euros ici, soit +89%, les œufs c'est +155%. C'est un différentiel de prix qu'on retrouve aussi sur les produits non périssables", déplore le Réunionnais.

L’eau au robinet est parmi la plus chère de France, le prix des loyers est extrêmement élevé et concernant la voiture, le moyen de transport numéro un comme à La Réunion, là aussi c’est compliqué...

Franck Hoarau, Réunionnais installé en Martinique

L'espoir d'un accord pour mardi

Vendredi 11 octobre, une vingtaine de points de négociation ont été actés à l'issue d'une table ronde réunissant les représentants des collectivités, de l'Etat ainsi que les acteurs de la grande distribution et des porte-paroles du mouvement.

"On a eu un week-end assez apaisé, salue Franck Hoarau. On espère que la dernière table ronde de mardi prochain va permettre d’aboutir à un accord pour que cette situation de conflit prenne fin et trouve une issue favorable".