Moins de propriétaires et plus de locataires à La Réunion

A La Réunion entre 1990 et 2014, le nombre de propriétaire a baissé alors que le nombre de locataires a augmenté. Tel est le constat réalisé par une étude de l’INSEE de 1990 à 2014.
En 2014, la moitié des ménages réunionnais étaient propriétaires de leur logement. Cette part est plus faible qu’en 1990, indique l’INSEE, (Institut national des statistiques et études économiques) dans une étude publiée ce mardi 13 novembre.
 

Moins de propriétaires

En 2014, à La Réunion, 160 500 ménages étaient propriétaires de leur logement, soit 51 % des ménages, affirme l’INSEE. Une proportion en diminution de 5 points par rapport à 1990. Mais à l'époque, 10 % des ménages se déclarant propriétaires ne disposaient pas de titre de propriété ou étaient propriétaires de leur maison mais pas du terrain. En métropole, c’est l’inverse. Sur la même période, le nombre de ménages propriétaires est passé de 54% à 58%.
 

Plus de locataires

Entre 1990 et 2014, l’INSEE remarque que le nombre de ménages double sur l’île du fait d’une croissance démographique dynamique et de la réduction importante de la taille des ménages (de 3,8 personnes par ménage à 2,7). Le nombre de locataires est alors multiplié par 2,5 et le nombre de propriétaires par 1,8 sur la période. La part des propriétaires est donc en baisse.

Selon l’INSEE, à partir de 1986, les lois de défiscalisation sur le logement dans les DOM ont contribué à faire face à ces besoins croissants en logements. Elles ont accéléré la croissance du parc de logements, en particulier locatifs, tant dans le secteur social que privé. Elles ont aussi rendu plus accessible une partie du parc locatif privé grâce à des loyers à prix maîtrisés.
 

Les ménages modestes ne sont plus propriétaires

En 1990, à La Réunion, les catégories modestes étaient plus souvent propriétaires de leur logement qu’en métropole. Par exemple, 56 % des ménages ouvriers se déclaraient propriétaires, contre 45 % en métropole. Les ménages employés, les ménages inactifs et chômeurs n’ayant jamais travaillé, ainsi que les familles monoparentales étaient aussi davantage propriétaires qu’en métropole. Toutefois, une partie de ces ménages modestes n’étaient propriétaires que du logement sans le terrain ou d’un logement sans confort.

Depuis 1990, le taux de propriétaires baisse fortement sur l’île pour ces catégories modestes, alors qu'il évolue peu en métropole, remarque l’INSEE. En effet, les ménages aux revenus trop modestes pour devenir propriétaires se tournent vers un secteur locatif en plein essor, en lien avec une urbanisation croissante dans un contexte de raréfaction du foncier et l’élévation du prix de l’immobilier.

À l’inverse, en 2014, les cadres sont nettement plus souvent propriétaires de leur logement qu’en 1990 : 56 % contre 41 %. Ils restent néanmoins moins souvent propriétaires que les cadres vivant en métropole (65 % en 2014). En effet, une partie des cadres venus de métropole pour travailler à La Réunion préfèrent être locataires sur l’île, et privilégient l’investissement locatif.
 

Les propriétaires préfèrent la maison individuelle

En 2014, les ménages réunionnais propriétaires de leur logement ont une très nette préférence pour la maison, plus encore qu’en métropole (95 % contre 80 %). Les ménages disposent aujourd’hui de davantage d’espace dans leur logement en raison de la stabilisation du nombre de pièces par logement qui se conjugue à la baisse de la taille des ménages. Ainsi, les ménages propriétaires sont en moyenne 2,8 personnes par logement en 2014 contre 4,0 en 1990.