Depuis le 25 novembre, des poèmes créoles ont fait leur apparition dans le métro parisien. D'Aimé Césaire à Edouard Glissant, en passant par Angela Davis, ces vers proviennent de divers horizons... Américains. Étonnamment, aucun auteur de l'Océan Indien n'est représenté sur les murs du métro.
La RATP a organisé une nouvelle campagne de poèmes dans le métro parisien, cette fois-ci en partenariat avec la Fondation pour la mémoire de l'esclavage. Pour choisir les oeuvres qu'il fallait afficher, la RATP et la Fondation pour la mémoire de l'esclavage ont fait appel à Daniel Maximin, un intellectuel et écrivain antillais.
Ce dernier a usé de son excellente connaissance de la littérature des Outre-mer pour sélectionner une soixantaine de textes, originaires de tous les Outre-mer et d'ailleurs, et les a fournis aux deux partenaires. Les deux organismes ont écrémé cette sélection pour garder une vingtaine de textes. Puis au final, ce sont dix textes qui sont apparus dans le métro parisien dans les rames et sur les quais à la fin du mois de novembre.
Pas de vers réunionnais dans le métro parisien
Sauf que petit bémol : aucun auteur Réunionnais n'a été retenu. Daniel Maximin avait pourtant inclus dix poèmes écrits par des auteurs de La Réunion, notamment par Boris Gamaleya, auteur d'une dizaine d'ouvrages ou Nadine Fidji, autrice du poème intitulé "La Réunion, Terre Sacrée."
A la suite de la diffusion du reportage lors du journal télévisé de 12h30 de Réunion la 1ère ce mardi 22 décembre, plusieurs poètes réunionnais ont exprimé leur étonnement de ne pas voir d'écrits péi figurer dans le métro parisien.
Le reportage d'Outre-mer la 1ère :
La forme plutôt que le fond
Selon Daniel Maximim, "la sélection des écrits n'était pas basée sur la qualité, mais sur la technique et surtout la taille des vers." Cela signifie que les vers plus courts étaient privilégiés. "Il n'était pas question non plus d'instaurer des quotas d'auteurs de chaque région, précise l'intellectuel, mais de montrer la richesse de la création ultramarine." Il espère qu'il y aura d'autres occasions de mettre en avant la littérature réunionnaise. Les auteurs des Fonnkèr péi n'attendent plus que ça...