Mozambique : quatre mois après, les sinistrés attendent toujours l'aide promise

Quatre mois déjà que les deux puissants cyclones, Idai et Kenneth, ont frappé le Mozambique, le Zimbabwe et le Malawi. De nombreux travaux ont déjà eu lieu mais les organisations humanitaires attendent toujours l'aide promise pour reconstruire les villes détruites par les météores.
Le temps passe et efface de nos mémoires les événements marquants des mois précédents. Pourtant, en mars et avril dernier, nous étions tous subjugués par les images des dégâts occasionnés par les cyclones Idai et Kenneth. Le 15 mars 2019, le premier météore a fondu sur la ville de Beria, seconde plus grande ville du Mozambique. Le cyclone tropical intense a tout dévasté sur son passage. Les rafales de vent à l'intérieur du mur de l'œil étaient estimées à 175 km/h. Un ras de marée a rasé la petite ville côtière de Nhamatanda. On estime, dans cette région, que les bâtiments et les infrastructures, routes, ponts, pilonnes ont été détruits à 90 %. Une destruction qui a été amplifiée par le passage de Kenneth sur le Nord, fin avril 2019.
 

Une tragédie humaine


Le Zimbabwe et le Malawi n'ont pas été épargnés. S'ils n'ont pas subi les vents dévastateurs d'Idai, ils ont été noyés sous le déluge cyclonique. Au Malawi, on estime que 922 900 personnes ont été victimes des inondations. L'ONU comptabilise 60 morts et 577 blessés. Au Zimbabwe, aussi, les inondations ont été dramatiques. On compte 217 morts et 200 disparus. 
Le Mozambique avait estimé qu'Idai avait fait 1 000 victimes. Un chiffre surévalué, mais on dénombre 700 morts dans la région de Beria. On ne parle pas des disparus...
 

3,2 milliards de dollars sont nécessaires pour reconstruire le pays 


Le 12 juillet 2019, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, était à Beria au Mozambique pour faire le point sur les travaux déjà engagés et les aides attendues de toute urgence. Il s'est rendu dans une école du centre-ville ou les professeurs enseignent dans des classes à ciel ouvert. Le représentant des Nations Unies a demandé aux élèves combien d'entre eux avaient vu leur maison détruite. Ils ont presque tous levé la main, note le rédacteur de l'ONU
Sur place, les observateurs ont pris conscience de l'ampleur des travaux qui restent à réaliser pour redresser cette ville et sa région. Quatre mois après Idai et Kenneth, on estime l'enveloppe nécessaire pour leur venir en aide à 3,2 milliards de dollars.