La semaine dernière, du 8 au 12 mai 2023, l’île Maurice accueillait les pays membres de la CTOI. En février 2023, onze des représentants de la Commission adoptaient des mesures visant à réduire le nombre de DCP dérivants embarqués par les thoniers senneurs. Ils votaient aussi en faveur d’une pause de 72 jours par an dans l’utilisation de ces pièges à bancs afin que les stocks de germon et de thon obèse se reconstituent.
Ces deux mesures visaient à réduire le nombre de captures par les thoniers senneurs, français et espagnols, officiant dans la zone. La Commission européenne, comme la Corée, sont opposées à ces contraintes. Elles ont déposé des objections au secrétariat de la CTOI. Une démarche administrative qui suspend l’application de ces textes pour les navires coréens et européens.
Un bras de fer juridique
Pourtant, l’avenir de l’albacore et du big-eyes de l’océan Indien devient incertain. Depuis 2015, la CTOI alerte les pays de la zone sur le risque de surpêche qui pèse sur ces espèces, écrit L’Express de Maurice. Malheureusement, quand il est question d’argent et d’emplois, les messages deviennent inaudibles.
Les groupes de protection de la nature ont prévenu que les populations de ces thons pourraient s’effondrer dès 2025.
Bloom et Blue Marine Foundation, deux organisations qui luttent pour la préservation de la biodiversité dans les océans, ont annoncé qu’elles vont déposer des recours devant la Commission européenne pour qu’elle réexamine son objection. Une position qui est contraire au droit communautaire.
L’avenir de la petite pêche en question
L’UE et la Corée ne peuvent pas ignorer que les stocks de thons de l’océan Indien s’amenuisent. Au fil des ans, la taille des captures diminue. Les bonites "kalou" deviennent, en boîte, le thon listao.
Pourtant, les contre-mesures des deux membres de la CTOI nient l’urgence de préserver l’existant. La Corée et l'UE ont présenté des moratoires concernant la diminution du nombre de DCP sur les navires-usines. Selon elles, Ils devraient s’étaler de 2024 à 2026. C'est à dire, au-delà, de la date butoir de 2025.
Les représentants européens et coréens attendent le résultat d’études plus précises. Pourtant, l’Europe est pour éviter la prédation de la nature en cas de doute. Une position opposée aux représentants coréens et européens présents.
La Fédération des Pêcheurs de l’Océan Indien (FPAOI), au sein de laquelle a décidé de siéger le président du Comité des pêches de La Réunion, s’inquiète pour l’avenir de la petite pêche dans la région si les flottes de thoniers senneurs ne limitent pas la prédation des thons de l’océan Indien.