Entre 12 000 et 15 000 personnes se sont massées sur le terrain de football d'Ajao, près de la place de l'Indépendance de Moroni. Impossible de trouver une place assise et de se frayer un passage pour assister au dernier meeting de la campagne officielle : celui du candidat Azali Assoumani.
Le bleu de rigueur pour le meeting
Du bleu pour montrer son soutien au Colonel Azali,ville de Moroni en Grande Comore briguant comme 12 autres candidats, le poste de président de l'Union des Comores. En face de lui, des adversaires, réunis dans une plateforme de l'opposition.
Hier le spectacle était aussi dans la rue : Des centaines de jeunes à bord des voitures-sono ou derrière, dansant sur l'hymne du "président-candidat", tout cela sur fond d'une chaleur étouffante.
Les partisans avaient envahi le lieu du meeting avant 16h pour être sûrs de trouver une place. Peine perdue pour les retardataires, qui ont dû se contenter de rester debout aux alentours, sur les murets, et dans les rues adjacentes.
Du bleu à perte de vue : les habits traditionnels, les écharpes, les robes, les éventails étaient au couleur du président sortant. Le nom et la photo du candidat s'affichent sur les t-shirts, les casquettes. L'équipe de communication a sorti la grosse artillerie pour cette dernière journée. Officiellement "cela a coûté beaucoup d'argent" nous indique un des organisateurs de la réunion publique; Mais impossible d'avoir un chiffre précis, sur cette démonstration de force réussie.
La chaleur était aussi au rendez-vous
Difficile d'échapper au soleil encore bien fort en cette fin d'après-midi. Y compris à la tribune officielle dressée face au soleil couchant. Femmes et hommes dégoulinaient sous leurs habits traditionnels, ou dans leur costume. Les membres de l'équipe distribuaient de l'eau pendant ces deux heures, composées d'interventions de personnalités du monde politique, d'élus des îles venus affichés leur soutien au candidat.
Il y avait même le ministre de l'intérieur en charge des élections (parti Orange), présent sur la tribune. Présence qui a choqué certains observateurs, se demandant où se trouve sa neutralité en de telles circonstances ? La veille la plateforme de l'opposition dans une conférence de presse avait critiqué sa prise de position partisane dans des propos concernant l'élection présidentielle.
Le meeting de samedi,s'est déroulé avec force tribuns, imitateur et chanteurs populaires, dont les airs ont été repris en choeur par la foule conquise.
le "président-candidat" a déroulé ses arguments de campagne en une vingtaine de minutes, se laissant même à chanter plusieurs berceuses populaires du pays en guise de fin.
Le scrutin du dimanche 24 Mars 2019
Azali Assoumani est sûr de son fait : il passe au premier tour de cette présidentielle anticipée et voulue par lui, suite au référendum de juillet 2018. D'ailleurs il le dit et l'écrit.
En coulisses les observateurs de la vie politique du pays rappellent que l'île d'Anjouan est fortement opposée au colonel et ne devrait pas voter pour le grand comorien. En Grande Comores les voix vont se répartir sur tous les candidats : les électeurs reporteraient leur préférence sur le candidat de leur région, d'où un éparpillement des voix et un second tour logique, sauf surprise.
l'après-scrutin ?
Que va t-il se passer en cas de victoire au premier tour du colonel Azali ?
Là encore les observateurs sont pessimistes pour certains et se demandent comment la population va réagir, particulièrement les habitants d'Ajouan qui se verraient priver d'une tournante pour diriger l'Union.
Lundi l'école française de Moroni pourrait ne pas ouvrir ses portes selon nos informations, par crainte de troubles. Affaire à suivre.