La Possession inaugure sa première "maison communale d’accueil"

En réponse aux dommages sociaux causés par la crise Covid, la commune de La Possession a créé il y a un mois son premier abri d’urgence pour personnes en voie d’exclusion. Un toit sur la tête, le temps de se reconstruire une vie sociale et professionnelle.

Opérationnelle depuis un mois, la toute première "maison communale d’accueil" de La Possession recevait ce mardi 2 novembre, pour son inauguration, la visite de la maire Vanessa Miranville et de différents acteurs sociaux de la ville venus constater l’efficacité de ce dispositif novateur.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

La Possession inaugure sa première "maison communale d’accueil" pour les sans abris

 

Destiné aux personnes en voie d’exclusion sociale et ayant récemment perdu leur domicile, cet "abri d’urgence" situé dans le quartier de Camp Magloire a vocation à leur offrir un logement stable pour une période donnée, et faciliter ainsi leurs démarches de retour à l’emploi et la vie sociale. Trois personnes y sont déjà hébergées, et les premiers retours sont déjà très positifs puisque deux d’entre elles ont déjà retrouvé du travail.

Pour personnes autonomes

"C’est un projet qui est né en réponse à ces personnes qui se sont retrouvées à la rue pendant le confinement, et sans possibilité d’être hébergées dans des centres car le service intégré d’accueil et d’orientation (SIAO) est débordé", retrace Jacqueline Lauret, adjointe déléguée au social et aux solidarités.

Un dispositif spécialement pensé "pour des personnes sans problème d’addiction et autonomes", autorisées à y loger gratuitement durant trois mois. "Après, on ne les met pas à la rue mais elles payeront 200 euros par mois", précise l’élue. L’expérimentation, si elle porte ses fruits, pourrait être reproduite ailleurs dans la commune.

"Avoir un toit au-dessus de sa tête, c’est vraiment se reconstruire, reconstruire les liens avec la société."

Josian Hoareau, directeur du CCAS de La Possession

 

Cette main tendue s’est en tous cas avérée salvatrice pour Arnaud Leconte, qui s’est retrouvé sans domicile à la suite d’un drame personnel et d’une grosse dépression. "C’est énorme pour moi, ça va vraiment m’aider. J’ai eu une assistance sociale exceptionnelle", remercie cet homme ayant travaillé pendant 37 ans comme cuisinier. "Aujourd’hui, je revis, je recherche un logement et du travail, j’espère pour les fêtes de Noël. Je suis confiant", assure-t-il.

"Le principe de cet abri d’urgence, c’est de pouvoir mettre un toit sur la tête de ces gens pour qu’ils puissent réactiver leurs droits et faire cet accompagnement vers le logement durable et la réinsertion sociale et professionnelle", résume Josian Hoareau, directeur du CCAS de La Possession.

"Le toit, c’est un symbole fort (…). Avoir un toit au-dessus de sa tête, c’est vraiment se reconstruire, reconstruire les liens avec la société. Ça permet de mettre les premiers pas sur le chemin d’une insertion durable", souligne le travailleur social.

D’autres projets selon les publics

L’objectif est évidemment d’empêcher ces personnes de sombrer complètement socialement. "On sait que c’est très difficile d’accompagner des personnes qui sont à la rue depuis de nombreuses années, car il y a une perte de repères. (…) L’idée, c’est que les gens qui s’y retrouvent depuis peu ne se retrouvent pas dans cette spirale négative", ajoute Josian Hoareau.

La commune a cependant d’autres idées pour les personnes les plus fragiles, avec une autre unité d’accueil pour public désocialisé et à faibles ressources à Camp Magloire, ainsi qu’un centre d’accueil de jour à la Rivière-des-Galets à destination des sans domicile fixe.