A La Réunion, la prime Agir Plus d'EDF permet aux ménages de bénéficier d'une aide, quel que soit le revenu, pour l'installation de différents dispositifs qui permettent de réduire ses dépenses énergétiques : chauffe-eau solaire, travaux d'isolation, climatiseur de type A+++, mais ausi brasseur d'air posé au plafond.
Lancée en 2021, cette aide à l'installation de brasseurs d'air, permise par le comité MDE (maîtrise de la demande d'énergie) et donc la DEAL, l'ADEME, la Région et EDF, est financée par l'Etat. Elle a "très très bien marché", constate Yves-Emmanuel Berthou, chef de service efficacité énergétique EDF Réunion.
Le reportage de Réunion La 1ère :
Un foyer précaire sur deux équipé
A ce jour, un foyer en précarité énergétique sur deux à La Réunion est déjà équipé d'un tel équipement grâce à la prime Agir Plus, soit 69 000 logements, selon les chiffres d'EDF. Ces équipements permettent de faire baisser la température ressentie de 3°C en moyenne.
Une prime de 120 ou 150 euros en fonction des revenus
Pour leur installation, le montant de la prime Agir Plus était fixé, il y a peu encore, à 190 euros pour les foyers à revenus modestes, et à 150 euros pour les autres. Mais depuis le début de l'année, son montant a été revu à la baisse. Les clients aux revenus modestes n'ont désormais droit qu'à 150 euros de prime, et les autres à 120 euros.
Dispositif désormais mature
L'objectif, au lancement du dispositif, était de proposer des primes très conséquentes pour inciter les ménages à l'installation de brasseurs d'air, pour un meilleur confort dans les logements avec une consommation énergétique diminuée. L'idée étant de favoriser ce type d'équipement plutôt que la climatisation, plus gourmande en énergie.
"Aujourd'hui le dispositif est devenu mature, les entreprises se sont organisées pour les poser dans les meilleures conditions économiques, considère Yves-Emmanuel Berthou pour justifier la baisse de la prime. Et il ne faut pas oublier que c'est de l'argent public".
Décision de la Commission de régulation de l'électricité
En outre, la décision n'est pas du fait d'EDF, qui n'est ici "qu'un opérateur", explique le chef de service efficacité énergétique. "On répond à l'autorité de la Commission de régulation de l'électricité (CRE) qui décide des primes que nous allouons en fonction des dispositifs efficaces", tient-il à souligner.
"Risque social"
En tant que professionnel partenaire du dispositif Agir Plus, Alain Armand reconnaît bien sûr qu'il s'agissait là d'une "excellente initiative". Ce dirigeant d'une entreprise de travaux et rénovation énergétique à Saint-Denis, a posé nombre de ces brasseurs d'air ces trois dernières années.
Aujourd'hui, il craint que les foyers les plus modestes ne puissent plus se permettre ces ventilateurs, pourtant salutaires en été austral. "On va priver les classes les plus défavorisées de confort thermique. Le risque social est réel", s'exprime-t-il.
"Notre seule crainte est de se dire que hier celui qui avait un brasseur d'air pratiquement gratuit, ou pour dix euros, n'en aura peut-être plus les moyens demain quand on lui demandera 40 ou 50 euros"
Alain Armand, gérant de la société Tere Energie
Economie d'énergie et d'argent
Car l'utilisation d'un des brasseurs d'air parmi la dizaine de modèles homologués par EDF, permet une économie d'énergie considérable, en comparaison avec l'usage de la climatisation. A raison de 10 heures par jour, 7/7j, ces ventilateurs ne représenteraient que deux euros supplémentaires sur la facture mensuelle d'électricité, fait valoir Alain Armand. "C'est un vrai gain en termes de confort thermique et d'économie d'énergie", achève-t-il, appelant de tous ses voeux un retour à "une prime plus raisonnable".
La filière menacée ?
Au-delà, ce professionnel craint que sa filière soit impactée par la baisse de l'aide allouée à la pose de brasseurs d'air.
Pour Yves-Emmanuel Berthou, le chef de service efficacité énergétique d'EDF Réunion, ce ne devrait pas être le cas. A ses yeux, cette baisse du montant de la prime ne représente pas une menace pour l'activité de la trentaine de prestaires partenaires.
Croissance des installations en 2023
Il rappelle que fin 2022, la prime avait connu une première baisse, passant pour les publics défavorisés de 240 à 190 euros, et pour les publics classiques de 190 à 150 euros. Voilà qui n'avait pas empêché les installations de connaître une forte croissance sur l'année 2023. "Je ne crois pas que la baisse de la prime soit un frein. L'accès à un brasseur d'air reste possible à des conditions très favorables", remarque donc Yves-Emmanuel Berthou.
Demander plusieurs devis
De plus, il invite les clients intéressés par ces ventilateurs à demander des devis auprès de plusieurs des professionnels partenaires, afin de bénéficier du prix le plus avantageux. Car, rappelle-t-il, "chaque partenaire pratique les prix qu'il souhaite".
Pour plus d'informations sur les entreprises partenaires ou pour calculer le montant de sa prime, le site internet d'EDF propose un simulateur.