Il est souvent difficile pour une victime de violences conjugales de reconnaitre son statut. Grâce à l’intelligence artificielle, AinoAid est une plateforme sur smartphone qui propose à ces personnes de sortir de leur isolement. C’est grâce à une discussion écrite avec un Chatbot (une machine) que les victimes communiquent.
Regardez le reportage de Réunion la 1ère :
Un test concluant
“Je suis frappée par mon conjoint”. C'est avec cette simple phrase que je teste l’application basée sur l’intelligence artificielle appelée AinoAid. En à peine quelques secondes, je reçois deux messages.
Le premier est compatissant sur ma situation et m’invite à m’exprimer davantage en me posant des questions. Comment vous sentez-vous par rapport à ce qui se passe ? Avez-vous déjà pensé à ce que vous aimeriez faire pour vous protéger ou pour changer cette situation ? Parler de vos émotions et de vos réflexions peut être un premier pas important.
Le second message me renvoi à une liste de contacts et de coordonnées de personnes à contacter comme les forces de l’ordre, les pompiers ou le Samu, mais aussi des structures d’aides comme France Victime, Solidarité Femmes ou l’ARAJUFA...
Un outil pour comprendre sa situation et vers qui se tourner
Contrairement au téléphone grave danger qui traite une situation d’urgence, ce dispositif permet aux victimes ou aux professionnels qui les accompagnent d’avoir les bons réflexes à avoir. Relié à l’intelligence artificielle pour faciliter la recherche d’information, cette plateforme peut être utilisée en cachette. Un bouton rouge “Sortie rapide” permet à l’utilisateur de ne pas indiquer à une tierce personne qu’elle utilise l’application. Cette dernière ne laisse aucune trace dans l’historique de navigation. C'est une start-up finlandaise qui est à l'origine du projet. En France, c'est le laboratoire en sciences sociales Pacte du CNRS basé à l'université de Grenoble Alpes qui développe le projet sous la direction de Thierry Delpeuch.
Regardez l'intervention de Margarita Vassileva, ingénieure au CNRS :
Quitter la deuxième place des départements les plus violents envers les femmes et les enfants
Pour le président du CEVIF, cet outil va permettre aux victimes de faire le point sur leur statut. L'objectif est d’accélérer la mise en relation avec les personnes qui pourront les accompagner dans leurs longues démarches de sortie de la violence. Le but étant à terme de faire de La Réunion une place sûre pour toutes les femmes et tous les enfants de l’île.