Réforme des retraites, majorité gouvernementale, vie chère, sujets de société au menu du Dimanche Politique de la députée réunionnaise Nathalie Bassire

Nathalie Bassire, députée de la 3ème circonscription
La députée du groupe LIOT Nathalie Bassire était l’invitée de Dimanche politique. Retour sur cet entretien et les attentes de la parlementaire à la veille de l’allocution du chef de l’Etat
Dimanche Politique avec Nathalie Bassire

Emmanuel Macron a signé vendredi soir la loi  « de financement rectificative de la Sécurité sociale pour 2023 », après la validation de l’essentiel de la réforme par le Conseil constitutionnel. Il s’exprimera publiquement ce lundi soir. Est-ce possible de clore le chapitre de la réforme des retraites ?

"Non", pour Nathalie Bassire, "on ne peut pas refermer un chapitre comme ça … si ça avait été un cheminement démocratique cette grande réforme aurait été détachée du projet de loi de finances rectificative de la sécurité sociale et n’aurait pas subi ce 49.3. On aurait vraiment travaillé ensemble avec les organisations syndicales, avec les organisations patronales avec les acteurs professionnels, le gouvernement bien sûr mais tous les députés également. [La loi] a été validée constitutionnellement ça ne veut nullement dire que c'est une mesure qui est juste … et qui est démocratique" 

Constitutionnelle mais pas démocratique

Elisabeth Borne se dit déterminée à accélérer les réformes. Une annonce qui choque Nathalie Bassire qui préfèrerait que le gouvernement prenne le temps de la concertation. La Première ministre annonce qu’elle cherchera des majorités en fonction des textes, alors faut-il travailler avec le gouvernement actuel au coup par coup ou faut-il refuser suite à la réforme des retraites ? "Je ne pourrai pas, dans l'intérêt de la population, dire que je refuse maintenant tout travail [avec le gouvernement]… Si demain il y a un travail qu’on peut mener sur la France du plein-emploi et notamment la Réunion, je le ferai".

Peut-être le 1er mai dans la rue

A propos de la manifestation du 1er mai à laquelle appellent les syndicats pour mettre une nouvelle fois la pression sur le gouvernement, la députée LIOT se dit prête à y participer si elle n’est pas dans l’avion pour rejoindre l’Assemblée nationale.

Parmi les sujets sur lesquels les élus et le gouvernement sont attendu, il y a le sujet de la vie chère et de l’inflation. "J’avais demandé l’élargissement du bouclier qualité-prix à d’autres services tels que la télécommunication, l’énergie les transports. Ça a été retenu mais pour un autre territoire ultramarin ;  je le regrette on va continuer à se battre pour que ça soit également quelque chose qui puisse être possible à la Réunion. J'ai demandé également la TVA à 0% au moins à titre expérimental sur les produits premières nécessité. Nous avons pu faire bouger les choses par exemple pour le loyer lors du budget outre-mer pour que les révisions de loyer soient plafonnées à 2,5 % pour les outre-mers contre  3,5% en France hexagonale". 

Des LIOT utiles

Des élus du groupe LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires), dont fait partie Nathalie Bassire, ont décidé de créer un mouvement nommé "UTILES" pour faire remonter du terrain les idées et susciter le débat, y compris à la Réunion. "Le groupe LIOT est composé de différents députés de différentes sensibilités et de différents territoires : des ultramarins, des corses et puis j’ai presque envie de dire que la Bretagne se considère presque comme un territoire ultramarin à part entière ; de centre droit et des socialistes qui qui ne voulaient pas forcément intégrer la NUPES. Donc fort de toutes ces énergies, de tous ces de territoires, le président Bertrand Pancher a voulu créer un mouvement".

Contre le droit à mourir

 Interrogée sur le débat sur la fin de vie, Nathalie Bassire ne se dit pas favorable à une évolution de la loi qui permettrait le suicide assisté ou l’euthanasie. A propos du mariage homosexuel qu’elle avait combattu en 2012, la députée du Tampon persiste et dit ne pas avoir changé de conviction profonde même si "on change forcément de regard parce que la loi elle est là  et qu’elle a « participé à des mariages homosexuels".