Judex Therméa est une figure reconnue dans le monde de l'équitation à La Réunion. Un éleveur de chevaux qui depuis le début de l'année, subit l'absence de vétérinaires capables de s'occuper ses protégés.
Depuis le mois de mars, il a déjà dû déplorer la perte de six chevaux, dont le dernier -un poney- qui est décédé mardi 17 septembre des suites d'une colique non soignée. "On n'a rien pu faire mis à part regarder le petit mourir devant nous", se désole-t-il.
600 chevaux sans vétérinaire dans le Nord et l'Est
Le dernier vétérinaire équin en poste dans le Nord et l'Est de l'ile a raccroché en début d'année, laissant ainsi les éleveurs de la zone -et leurs quelque 600 chevaux au total- livrés à eux-mêmes.
Judex Therméa donne l'exemple de cet autre cheval sérieusement blessé suite à chute de branches lors du passage du cyclone Belal en début d'année. Là encore, l'éleveur fait avec les moyens du bord pour panser la blessure encore bien visible sur le flanc gauche de l'animal.
"On doit nettoyer tous les jours parce qu'il y a du pus qui ressort, explique-t-il. Ce qu'il faudrait c'est un vétérinaire me prescrive des antibiotiques pour que ça puisse guérir". A la tristesse se mélange la colère. Pour Judex Therméa, toutes ses bêtes auraient pu être sauvées si un vétérinaire était intervenu.
Quel suivi aujourd'hui ?
Il est soutenu par la Chambre d'agriculture de la Réunion qui tire la sonnette d'alarme. "C'est très compliqué pour toute la partie suivi, vaccins et sanitaire", confirme Olivier Fontaine, le secrétaire de la Chambre verte.
"Les éleveurs se retrouvent un peu désarmés puisqu'ils sont obligés de se débrouiller par eux-mêmes, avec une mortalité qui est quand même importante", ajoute-t-il.
Un risque sanitaire et financier
En attendant, certains éleveurs se retrouvent malgré eux dans l'illégalité, puisque certains de leurs animaux ne sont pas à jour de leurs vaccins. Le risque est à la fois sanitaire et financier.
"Si la vaccination n'est pas faite dans les temps, le cheval ne peut plus participer aux concours équestres du département. Le centre équestre est doublement pénalisé", souligne Eric Appavoupoullé, conseiller spécialisé à la Chambre d'agriculture.
Ce problème de vétérinaire avait déjà été remonté à la préfecture et les services de la DAAF en 2022. A l'époque, un professionnel avait accepté de s'occuper de cette secteur en souffrance, le même qui a finalement arrêté cette spécialité en début d'année... Une nouvelle réunion est prévue avec les services de l'Etat le 1er octobre.