Patrice Selly, maire de Saint-Benoît, président de la CIREST et président du parti Banian, était l’invité de Dimanche Politique ce 2 avril. Il a répondu aux questions de Gaël Le Dantec.
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Korbey d'Or
C’est en tant que président du parti Banian que Patrice Selly avait publiquement exprimé sa préférence pour un repreneur local de la société Korbey d’Or en liquidation judiciaire. C’est finalement une association nationale, l’ALEFPA, implantée à la Réunion pour d’autres activités qui a été choisie.
Interrogé sur la nécessité de légiférer pour permettre d’instaurer une préférence régionale, Patrice Selly indique que "si la mise en œuvre de cette préférence réunionnaise ne peut pas se faire dans le cadre du statut actuel, alors, allons réfléchir à une évolution statutaire".
Réforme des retraites
Lors de l’élection présidentielle, Patrice Selly avait été un des animateurs de la campagne d’Emmanuel Macron à la Réunion. Alors que sa réforme des retraites provoque une crise sociale et politique, que pense-t-il aujourd’hui de l’action gouvernementale, et plus particulièrement de cette réforme ?
"Sur la question de la retraite, il serait quand même problématique de ma part de ne pas voir qu’il y a une contestation aujourd’hui, à la fois au niveau national mais aussi au niveau local… Encore une fois ce qui m’intéresse, c’est les retraités réunionnais actuels mais aussi les futurs retraités réunionnais, et comment on tient compte des problématiques particulières qu’on rencontre ici sur le territoire".
Mais Patrice Selly refuse de dire précisément s’il souhaite le retrait de la réforme. "Je suis élu local mais je ne suis pas député, je suis président d’un parti réunionnais et qui essaie de trouver des solutions pour les Réunionnaises et les Réunionnais. Et en ce qui concerne l’âge de départ à la retraite, je considère qu’aujourd’hui cet âge de départ à 64 ans n'est pas adapté pour une grande partie des travailleurs réunionnais qui souffrent notamment de la pénibilité au travail".
"Je ne suis pas comme ceux qui critiquent du matin au soir"
Interrogé sur son rapport avec la politique menée par Emmanuel Macron, Patrice Selly se défend et contre-attaque en s’en prenant aux députés réunionnais.
"Je ne suis pas comme ceux qui systématiquement, du soir au matin, du matin au soir, du lundi au dimanche, passent leur temps à dire "non" à tout, à dénigrer l’action du gouvernement…. Essentiellement les députés qui passent leur temps à dire "non" à tout, sauf quand il faut aller récupérer le chéquier dans le bureau doré du Premier ministre et les 400 000 euros, notamment pour la route du littoral, alors on est présent".
CIREST : l’important c’est la stabilité
Alors que la gouvernance de l’intercommunalité de l’Est, la CIREST, prévoyait que le maire de Saint-André, succéderait au maire de Saint-Benoît à mi-mandat, c’est-à-dire au mois de juillet prochain, Patrice Selly ne semble pas vouloir laisser son siège à Joe Bédier.
"Depuis le début de l’année je n’ai cessé de répéter que moi ce qui m’importait, c’était de la stabilité et que les projets puissent continuer à être réalisés. On a perdu énormément de temps durant les dernières années au niveau de la micro-région Est, perdu beaucoup de temps et accumulé énormément de retard dans le développement économique … Et aujourd’hui on ne peut pas se permettre de perdre du temps pour des questions de gouvernance. Je ne prendrai aucune décision seul : nous sommes six maires à composer la gouvernance de la CIREST. Je constate simplement que lundi dernier, lorsqu’il a fallu voter le budget, nous étions cinq maires et leurs élus à avoir voté pour le budget. Le seul maire à avoir voté contre, c’était Joe Bédier Bédier, le maire de Saint-André et les élus de sa majorité."